Nouveau président du Gifas, et PDG de Dassault Aviation, Eric Trappier est revenu sur les deux premiers jours du salon. Il a fait le point sur ce début de 52e édition marqué par la longue visite du Président de la République Emmanuel Macron, mais aussi le renoncement surprise de Sylvie Goulard à son poste de ministre des Armées.
Eric Trappier a tenu à saluer les 5h15 de visite d’Emmanuel Macron : « le Président est passionné de numérique et d’innovation. Il est beaucoup allé à la rencontre de PME, dans une réelle ambiance de dialogue et de travail. Le Président comprend la filière aéronautique, c’est pour lui un modèle de réussite et d’innovation. »
Les discussions ont aussi largement porté sur les investissements d’avenir et la mise en place de l’usine du futur (ou 4.0). Eric Trappier en a profité pour réaffirmer qu’il serait bien que l’aéronautique retrouve son niveau d’il y a deux-trois ans dans les Programmes d’investissements d’avenir (PIA), plus haut qu’aujourd’hui. S’il a salué les programmes de soutien étatique et européen à l’innovation, il a rappelé que c’était sans commune mesure avec les Etats-Unis où l’on considère que tous les investissements dans la R&D seront bénéfiques pour le pays.
Le président du Gifas est aussi revenu sur le faux bond de la ministre des Armées, attendue à 10h sur le salon. Il a confirmé que ce départ était inattendu, mais s’est refusé à tout commentaire : « nous espérons juste qu’un nouveau ministre soit nommé le plus vite possible ». En tant que représentant des industriels français, il soutient aussi le passage du budget de la Défense à 2 % du PIB. Un budget qui sera dévoilé dans les prochains mois, ainsi que l’orientation pour les années suivantes. Eric Trappier a aussi appelé à faire passer le budget R&T à 1 milliard d’euros.
Interrogé sur l’impact possible de ce départ sur les discussions, Eric Trappier a déclaré : « le temps de la politique n’est pas celui des industriels, mais il y a une persistance d’un Président à l’autre. » Il a néanmoins concédé qu’il y avait toujours une période d’attente pendant les élections, puis d’observation le temps de connaître la ligne personnelle du Président. C’est aussi le cas pour les autres pays, comme les Etats-Unis. A en croire le président du Gifas, cette période d’observation sera courte : « Emmanuel Macron s’est saisi très vite des sujets d’Affaires étrangères avec le soutien de Jean-Yves Le Drian. »