Stelia Aerospace a fait parler de lui durant Aircraft Interiors. L’équipementier a en effet décroché un contrat avec Singapore Airlines dès l’ouverture du salon pour fournir les sièges des 787-10 et les A350-900 qui officieront sur les liaisons régionales de la compagnie à partir de 2018. Un contrat dont il s’enorgueillit d’autant plus qu’il voit la compagnie comme un « faiseur de tendances ».
« Ce contrat souligne la qualité de nos sièges et montre une reconnaissance de notre capacité industrielle. C’est important dans le contexte actuel, qui est un petit peu compliqué », nous a expliqué Claire Nurcombe, directrice marketing pour la division Intérieur de cabine du groupe, à Hambourg. « Aujourd’hui, nous produisons 2 500 fauteuils par an et 100% ont été livrés à l’heure l’année dernière. Nous avons les capacités, en termes d’espace, d’augmenter la production sans introduire de pression dans le système. Nous embauchons pour assurer notre croissance organique et assumer de nouvelles commandes potentielles. Résultat, les compagnies nous sollicitent car elles cherchent une solution fiable. »
Spécialisé dans les fauteuils affaires et première, Stelia a ainsi franchi des pas importants récemment dans la commercialisation de ses familles de sièges en sécurisant une première commande pour la famille Equinox sur A350, un client de lancement pour Celeste sur A320 et d’autres pour le Solstys 3 sur A330 et 787. Autant de clients qui ne souhaitent pas révéler leur identité, tout comme Singapore Airlines ne souhaite pas communiquer sur le modèle qui a été choisi.
Le siège Celeste est destiné aux classes affaires des moyen-courriers. Equipé d’une coque fixe préservant l’espace du passager, le siège n’est pas doté d’un dossier et d’un repose jambe réglable mais bascule entièrement en position confort, assurant un soutien total du corps.
La technologie au service du bien-être
En revanche, Stelia a souligné qu’il avait proposé un tout nouveau design comportant de nouveaux matériaux et de nouvelles technologies pour remporter ce contrat. Et c’est dans cette direction qu’il s’oriente résolument pour le développement de ses nouveaux concepts de siège. Claire Nurcombe nous a expliqué que, comme ses concurrents, Stelia investissait beaucoup de son budget de recherche et développement dans la connectivité et les nouvelles technologies. Ainsi, des prises électriques et USB ont été installées sur tous les modèles, cette demande étant devenue standard.
En revanche, Stelia « veut éviter d’introduire des technologies juste pour répondre à une problématique spécifique ou pour être techno. Nous voulons utiliser la technologie pour créer une ambiance de confort car nous gardons à l’esprit que l’on peut rester jusqu’à 16 heures dans un avion ! Notre recherche est donc axée sur le bien-être. »
Pour cela, Stelia travaille sur l’ambiance lumineuse et sonore de ses cabines, mais pas seulement. « Lorsqu’un passager arrive dans un avion, il a vécu le trajet jusqu’à l’aéroport, puis les contrôles, le stress. Il peut être énervé, fatigué… A l’aide de capteurs biométriques dans les fauteuils, on pourrait déterminer son état, s’adapter à cette humeur et la soigner. Une autre piste est de connecter le fauteuil avec toutes les technologies que le passager porte tout le temps sur lui (montre connectée, tablette, téléphone). Cela permettrait de savoir par quelles épreuves il est passé dans la journée et quels sont ses objectifs. On pourrait ainsi créer une bulle de bien-être adaptée en modifiant la lumière par exemple ou composer une séance de relaxation pour qu’il passe un bon voyage. On peut imaginer que le fauteuil envoie un signal à l’équipage de cabine pour le prévenir que le système a été activé… Etant plus conscient de l’état du passager, le service peut-être adapté aussi, avec une hôtesse qui va proposer un verre d’eau ou un thé. Ou au contraire, quelque chose de plus énergisant, s’il veut travailler. »
« Voilà, nous recherchons des systèmes et toutes les technologies qui nous permettraient d’aller plus loin dans cette recherche du bien-être. Nous travaillons sur des systèmes qui intègrent la respiration individuelle, sur la diffusion d’odeurs, la création d’une ambiance lumineuse particulière ou des haut-parleurs qui orientent les sons. C’est cela notre vision sur la tendance globale. »