Figeac Aéro a atteint l’un des objectifs qu’il visait depuis quelques années : devenir le premier sous-traitant européen dans le secteur aéronautique. Croissance rapide, rentabilité enviable, l’industriel a décroché sa place grâce à un chiffre d’affaires de 370,3 millions d’euros sur l’exercice 2017-2018 (en hausse de 14% ou 19,1% à change constant). L’EBITDA accuse un fléchissement dû aux effets de change mais la marge reste très appréciable à 19,4%.
Si le taux de change a un impact relativement important sur les résultats, Jean-Claude Maillard, le PDG de Figeac Aéro, explique que les cadences de production des avionneurs ont également joué un rôle. « Les ramp-up des programmes ont été un petit peu moins agressifs que ce qui avait été prévu en 2014, on a un peu de mal à atteindre les cadences et Embraer peine un petit peu à démarrer en production en série de l’E2. »
Après des années à investir pour sa croissance, Figeac Aéro a également modifié sa stratégie pour apporter davantage d’attention à son flux de trésorerie. Son déficit s’est en effet creusé dernièrement et l’objectif est désormais de le mettre à l’équilibre d’ici la fin de l’exercice. D’où une plus grande prudence : « il nous a fallu être plus sélectifs sur les nouvelles affaires et demander aux clients de porter l’achat matière à notre place » notamment. La croissance du chiffre d’affaires a donc ralenti et l’objectif d’atteindre un chiffre d’affaires de 650 millions d’euros a glissé de 2020 à 2023.
Cependant, Figeac Aéro reste très loin d’une politique d’austérité. « Nous allons maintenir un très gros rythme de croissance mais pas aussi effréné que ces dernières années où il tournait autour de 25%. » Il devrait rester légèrement inférieur à 20%. En revanche, les objectifs de marge sont maintenus autour de 20% et les investissements se poursuivront à hauteur d’une soixantaine de millions par an (contre 71,3 millions en 2017-2018).
Autrement, la stratégie ne s’est pas modifiée, avec toujours cette volonté d’excellence industrielle couplée à des implantations à proximité des clients et en zone « best cost » pour optimiser la production. Cette croissance hors de France a connu des avancées majeures ces derniers mois, avec la signature d’un accord de coopération en Arabie Saoudite, où les opportunités sont devenues immenses, et d’un autre pour l’ouverture d’une usine en Chine – un projet mûri depuis longtemps puisque, selon Jean-Claude Maillard, la Chine est appelée à devenir le premier marché aéronautique à terme.
En ce qui concerne la croissance externe, elle devrait connaître un frein. Après deux acquisitions (Auvergne Aéro puis Tofer), Jean-Claude Maillard souligne que « il n’y a pas d’opération prévue à court terme car les prix sont déraisonnablement élevés ».