Pour Jean-Claude Maillard, le prochain développement de Figeac Aéro passe par la Chine. Le président du sous-traitant aéronautique français a exposé sa vision et les prémices de sa stratégie en Asie le 20 décembre, lors de la présentation de ses résultats semestriels. Si elle est toujours en cours de défrichement, les premières avancées devraient être révélées dès l’année prochaine. Et si Figeac Aéro n’a pas pour habitude d’agir dans la précipitation, le groupe ne devrait pas non plus attendre très longtemps pour « semer ses graines »…
« Nous allons nous implanter en Chine dans les mois à venir. Je n’en dirai pas plus parce qu’il y a encore trop de formules possibles et elles sont toutes explorées au même niveau aujourd’hui. Mais en 2018, la situation sera beaucoup plus claire », a annoncé Jean-Claude Maillard. Selon lui, le pays est destiné à devenir la plus grande industrie aéronautique du monde d’ici une quarantaine ou une cinquantaine d’années.
Tout d’abord grâce à l’enrichissement d’une partie de la population, de plus en plus capable de voyager pour visiter sa famille ou pour affaires. Et surtout parce que l’industrie aéronautique en est encore à ses balbutiements par rapport à son potentiel de développement. « Il apparaît actuellement en Chine un marché qui deviendra fabuleux. » Le développement s’appuiera sur plusieurs éléments, le premier étant les marchés de compensation : « ces avions qui sont achetés par la Chine avec la contrainte par l’administration chinoise d’acheter pour un certain montant de pièces sur le marché chinois ». La Chine développe aussi ses propres appareils, civils et militaires. Enfin, il n’y a aucun producteur d’avion d’affaires en Chine.
« Il n’y a quasiment aucun réseau de sous-traitance en Chine et les besoins vont devenir énormes donc il est urgent d’aller là-bas. Je travaille à semer plusieurs graines sur ce marché et ces graines vont germer et pousser au fur et à mesure que va monter cette immense vague que constitue l’industrie aéronautique chinoise. Et ils seront les n°1. Cela viendra doucement, lentement, plus lentement que dans l’automobile ou le ferroviaire, parce que l’avion c’est un outil qui fait peur. »
L’idée de Jean-Claude Maillard est de reproduire en Asie la stratégie exacte qui a fait son succès en France et aux Etats-Unis : une (ou plusieurs) implantation(s) sur le marché porteur à laquelle vient s’accoler une filiale en zone best cost. « La future compétitivité de nos usines en Chine sera légèrement moins bonne que celles de nos filiales low-cost actuelles en Tunisie, au Maroc et au Mexique. Nous allons en Chine non pas pour produire bon marché mais parce que c’est là qu’il y aura le marché de demain. La compétitivité ce sera l’Asie du Sud-est pour la Chine. » Un jeune ingénieur vietnamien est actuellement en formation chez Figeac Aéro, qui sera chargé de participer au démarrage de l’usine en Chine. « Mais très vite il faudra aller au Vietnam parce qu’il faudra aller chercher des coûts compétitifs. »