Galvanisé par le succès de son opération à Wichita, Jean-Claude Maillard n’avait pas caché que son groupe Figeac Aéro avait d’autres projets de croissance externe – par ailleurs essentiels à ses objectifs de croissance de 2020. L’un d’entre eux vient de se concrétiser, le tribunal de commerce de Lyon ayant approuvé le 24 novembre le projet d’acquisition des actifs d’Auvergne Aéronautique. Un mouvement qui va permettre à Figeac Aéro de faire un nouveau pas vers son ambition de devenir leader européen de la sous-traitance aéronautique et de se renforcer au Maroc.
Auvergne Aéronautique est un groupe spécialisé dans la chaudronnerie et la tôlerie. Il compte trois centres de compétences. La principale entité, située à Clermont-Ferrand, est active dans la MRO, la fabrication de pièces chaudronnées et de tuyauteries spécifiques, l’assemblage, le traitement de surface et la peinture. Une unité de production a été érigée à Auxerre spécialisée dans l’usinage de précision et de grande dimension et fournissant également des prestations de traitement de surface et d’assemblage. Enfin, une usine à Casablanca se charge de l’assemblage de pièces et de sous-ensembles, de la fabrication d’éléments chaudronnés ou de traitement de surfaces.
Cette dernière rassemble à elle seule 310 des 705 salariés du groupe. L’acquisition d’Auvergne Aéronautique va donc considérablement renforcer le poids de Figeac Aéro au Maroc, où il a lui aussi installé une unité de production fin 2015 employant pour le moment une centaine de personnes. Mais l’objectif était d’atteindre 500 personnes en 2020.
Le projet présenté prévoit une restructuration de la direction d’Auvergne Aéronautique mais préserve au maximum l’emploi au sein du groupe puisque Figeac Aéro affirme que 97% des salariés verront leur poste maintenu. En revanche, Figeac va appliquer la recette de son propre succès au groupe auvergnat pour le redresser en réorganisant la production et maximisant les synergies et en rationalisant les achats et les coûts de fabrication. Mais l’un des principaux ingrédients ne sera pas laissé de côté puisqu’un programme d’investissement de 5 millions d’euros sur trois ans est prévu, pour préserver ce que Jean-Claude Maillard aime appeler « l’excellence industrielle » et s’assurer que les employés profitent des derniers outillages disponibles dans un but de qualité et de productivité.
Auvergne Aéronautique s’était déclaré en cessation de paiement et avait été placé en redressement judiciaire à la fin du mois de septembre. En difficultés depuis plusieurs années, le groupe avait déjà été racheté en 2013 par le fonds d’investissement ACE Management, dont le soutien lui avait permis de lancer la modernisation de son outil de production. Mais la crise du marché des hélicoptères (Airbus Helicopters compte parmi ses clients) l’a de nouveau affaibli, alors que ses performances industrielles ne s’amélioraient pas assez rapidement et que les frais fixes ne pouvaient plus être absorbés. Son chiffre d’affaires a chuté de 13% depuis 2013.
Figeac Aéro indique que la transaction ne nécessite pas de dégrader l’endettement du groupe, celle-ci et les développements à venir chez Auvergne Aéronautique étant couverts par la dernière augmentation de capital réalisée en mars.