Figeac Aéro poursuit sur sa lancée. Le sous-traitant aéronautique français a publié le 6 janvier ses résultats pour le premier semestre 2015 (clôturé en septembre) et connaît une année aussi réussie que les précédentes. Il a réalisé un chiffre d’affaires de 120,7 millions d’euros sur les six premiers mois, avec une marge EBITDA de 25,6% (qui dépasse pour la première fois les 25%), et répond ainsi à ses objectifs.
L’industriel explique ces résultats par la montée en cadence des grands programmes, A350 en tête. Ayant réussi à s’assurer de l’activité pour dégager 1,3 million d’euros de chiffre d’affaires par avion, Figeac Aéro voit son activité Aérostructures croître de 20% par rapport à l’année dernière, l’appareil étant entré en phase de commercialisation.
L’activité Usinage et traitement de surface a quant à elle enregistré une croissance de 50% grâce à la nouvelle activité de Wichita. Cette usine a délivré « les meilleures surprises de l’exercice », selon les propos de Jean-Claude Maillard, le président de Figeac Aéro. Et encore, « nous ne sommes qu’au début de la contribution de Wichita à la croissance », a ajouté Joël Malleviale, le directeur financier.
Lorsque Figeac Aéro a racheté l’activité à Sonaca en mai 2014, celle-ci était en perte chronique depuis sept ans et employait 36 personnes. Le sous-traitant français a réussi à la rendre rentable dès la première année et y emploie désormais 110 personnes. La surface de l’usine est actuellement en train de doubler et l’activité devrait faire de même dans les trois ans qui viennent. Un succès qui « motive encore davantage [Jean-Claude Maillard] pour développer l’activité en Amérique du Nord », en croissance externe d’ici 2020. De toute façon, le PDG estime que « 65% du chiffre d’affaires aéronautique se fait en Amérique. Rester en Europe, c’est passer à côté des deux tiers du marché. »
Pas de répit pour les investissements
La croissance de Figeac Aéro s’est toujours appuyée sur un niveau élevé d’investissements. Le premier semestre 2015 n’a pas dérogé à la règle puisque le sous-traitant a consacré 35,6 millions d’euros au développement de ses outils industriels – notamment avec l’acquisition de huit nouvelles machines, la construction de l’usine du futur ou le rachat de terrains à Figeac et au Maroc pour développer l’activité. Sur l’année, le niveau d’investissement devrait atteindre 60 à 62 millions d’euros.
Ces dépenses n’empêchent pas Figeac Aéro de viser haut. Le chiffre d’affaires de 2015-2016 devrait atteindre 204 millions d’euros et l’industriel vise les 500 millions d’euros pour 2018, dont 90% sont sécurisés et 40% sont représentés par le programme A350 (200 millions d’euros à une cadence de 13 appareils en production par mois).
Une nouvelle prévision a été esquissée, à l’horizon 2020. Les recettes devraient alors se situer entre 650 et 750 millions d’euros, Figeac Aéro ayant l’intention de se placer sur le programme A330neo. Il estime également que le recours à la sous-traitance de la part des constructeurs et sous-ensembliers va augmenter, ceux-ci ayant encore sous leur aile le tiers de l’activité sur laquelle il se positionne mais étant en train de perdre la capacité d’assurer la production des pièces (les ressources étant affectées en priorité à la R&D). Bref, l’avenir s’annonce sous les meilleurs auspices pour Jean-Claude Maillard : « la croissance qui est devant nous est plus forte que celle qu’on a déjà connue. »