Les premiers besoins sont exprimés, mais le projet du Futur Cargo Tactique Médian (FCTM) est encore loin d’être lancé. Soutenu par l’Armée de l’Air et de l’Espace (AAE) depuis deux ans, ce projet d’avion de transport militaire vise le marché du remplacement des C-130 Hercules et Casa CN-235 à l’horizon 2040. Il viendrait ainsi opérer en France en complément de la flotte d’A400M (19 exemplaires livrés sur 50).
Un accord a cependant été signé le 23 juin dernier lors du séminaire PFUE European Wings coorganisé par l’armée de l’Air et de l’Espace et l’Agence européenne de défense à Orléans dans le cadre de la présidence française du Conseil de l’Union européenne. La France, l’Allemagne et la Suède rejoignent ainsi officiellement le programme. Selon l’AAE, cet accord est une première étape majeure pour le projet FMTC afin de converger vers des spécifications communes plus précises. Les études ultérieures de faisabilité industrielle pourraient ainsi conduire au lancement du développement du programme sur la période 2026-2027.
Car pour l’instant, l’écart de capacité entre le C295 (9 tonnes de charge offerte) et l’A400 (37 tonnes) laisse encore clairement la place au C-130J Super Hercules de Lockheed Martin (19 tonnes), voire même au C-390 d’Embraer (26 tonnes) durant les prochaines années. Ce dernier vient d’ailleurs petit à petit grappiller des parts de marché en Europe avec la décision des Pays-Bas le mois dernier de commander quatre exemplaires de l’avion brésilien au détriment du C-130J. Le Portugal (5 exemplaires, premier avion attendu l’année prochaine) et la Hongrie (2 exemplaires livrables à partir de 2024) avaient déjà fait le même choix.
Reste évidemment maintenant à convaincre Airbus, seul groupe européen vraisemblablement capable de satisfaire les besoins français et allemands sur le sujet. Car si l’AAE a précisé que le projet FCTM pourrait être rejoint pas d’autres pays, le rôle de l’Espagne sera évidemment prépondérant, au regard de l’importance des activités d’Airbus Defence and Space à Séville, avec l’héritage de l’avionneur CASA dans les avions de transport militaires en Europe.
Une note parlementaire diffusée en 2020 révélait d’ailleurs qu’Airbus travaillait à l’étude d’un appareil visant directement le marché du C-130 et qui reprendrait de nombreux éléments de l’A400M, dont les moteurs, ce qui permettrait de générer des économies d’échelle en matière de formation, de logistique et d’emploi.
En attendant, le sort de 13 derniers A400M commandés par l’Espagne pose toujours question. Le « mini A400M » sera, peut-être, finalement une partie de la réponse.