Centre de recherche aérospatial français, l’Onera est naturellement amené à s’inscrire dans les programmes de recherche de l’Union européenne (UE). Il a ainsi été retenu pour cinq projets dans le cadre d’Horizon 2020 (H2020), dont un en tant que coordinateur. Ces sélections ont été annoncées le 12 juin à l’occasion d’une conférence de presse préparatoire au salon du Bourget.
Ces cinq projets font partie du deuxième programme de travail de H2020, pour la période 2016-2017. Ils correspondent à différentes thématiques définies pour l’aviation dans le chapitre consacré au « Transport intelligent, vert et intégré ». Ces thématiques sont conformes à Flightpath 2050, qui définit la vision de l’UE pour le futur de l’aviation. Elles doivent permettre le développement d’innovations complémentaires à ceux de Clean Sky 2 (programme de recherche dédié à l’aéronautique) et différents de ceux de Sesar (programme centré sur la gestion du trafic aérien).
Les trois premiers projets répondent à des appels lancés sur la thématique de la réduction du bruit. Le premier, coordonné par l’Onera, est baptisé Anima (Aviation noise impact management through novel approaches – Gestion de l’impact sonore de l’aviation à travers de nouvelles approches). Il consiste à répertorier les différentes pratiques utilisées par les aéroports européens pour réduire l’empreinte sonore des avions sur les populations environnantes. Le travail débutera en octobre 2017 pour quatre ans. Il réunira 23 partenaires, dont des aéroports, des centres de recherches, des universités, des PME et des constructeurs. Son budget de 7,5 MEUR est conforme aux recommandations de H2020, qui souhaitait investir entre 5 et 9 MEUR par projet pour cette thématique.
Le deuxième est mené par le DLR, l’équivalent allemand de l’Onera. Baptisé Artem, il se consacrera aux Technologies de réduction du bruit des avions et à l’impact environnemental lié (Aircraft noise reduction technologies and related environnemental impact). Là aussi le budget prévu est de 7,5 MEUR.
Le dernier projet est dédié à la recherche pour déterminer les seuils d’altitude et la réglementation pour le passage d’un avion civil en vitesse supersonique. Baptisé Rumble (Regulation and norm for low sonic boom level), il est coordonné par le groupe Airbus. Il réunit aussi l’Institut central d’aérohydrodynamique russe (TsAGI). Son budget est de 5 MEUR.
Deux de ces deux projets ont fait l’objet d’une préparation en commun dans le cadre de l’Association des établissements européens de recherche aéronautique (Erea). Cette organisation a pour but d’améliorer la coopération et la mutualisation de moyens entre ses membres. Elle réunit ainsi l’Onera, le DLR, le TsAGI et 12 autres organismes du Vieux Continent.
Projets de coordination
Les deux derniers projets répondent à la thématique sur l’identification des lacunes, des barrières et des besoins dans la recherche pour l’aviation. Contrairement au travail de R&I pour le bruit, il s’agit ici davantage d’une action de coordination et de soutien.
Le premier projet retenu porte donc sur une plateforme d’observation pour la consolidation technologique et institutionnelle de la recherche dans la sécurité et la sûreté. Désigné par l’acronyme Optics 2, il doit permettre d’avoir une vision d’ensemble des activités de recherche sur la sûreté et la sécurité dans l’aviation en Europe et les évaluer. Il fait suite au projet Optics dédié uniquement à la sécurité. C’est la société italienne de conseil DeepBlue qui coordonne le projet.
Le dernier projet est réalisé sous l’égide d’Erdyn, cabinet d’études et de conseil français. Il s’agit d’ICARe (International cooperation in aerospace research).