C’est peut-être une autre conséquence des tensions croissantes dans la région indopacifique entre les États-Unis et la Chine. La DARPA annonce travailler sur un projet baptisé « Liberty Lifter » qui promet la création d’une véritable avancée dans les capacités logistiques opérationnelles militaires. Ce projet vise à concevoir, construire et à faire voler un prototype d’hydravion à long rayon d’action et à faible coût qui sera capable d’effectuer des missions de transport stratégique et tactique maritime.
La création du prototype permettra de définir les grandes caractéristiques du concepts et notamment le rapport entre la portée et la charge utile.
Selon la célèbre agence de recherche du Pentagone, le concept combinera le transport stratégique rapide et flexible de très grandes charges lourdes avec la capacité d’opérer depuis l’eau. Sa structure permettra à la fois un vol très contrôlé à proximité de plans d’eau turbulents et un vol soutenu à moyenne altitude.
La DARPA précise aussi que si le transport maritime actuel est très efficace pour transporter de grandes quantités de marchandises, il reste vulnérable aux menaces et nécessite des ports fonctionnels, tout en affichant évidemment de longues durées de transport. Le transport aérien traditionnel est quant à lui peu adapté au soutien des opérations maritimes, alors qu’en même temps les avions tout cargo sont logiquement limités quant à l’emport de charge lourde et ils nécessitent de longues pistes.
Le projet Liberty Lifter vise ainsi à créer une nouvelle solution de transport maritime en se concentrant sur trois grands domaines : les opérations maritimes étendues, une production abordable à grande échelle et les commandes de vol.
Pour le premier domaine, la DARPA se concentrera notamment sur des opérations en condition de mer agitée en créant des capacités de portance élevée à basse vitesse pour réduire la charge d’impact des vagues lors du décollage/amerrissage, et des solutions de conception innovantes pour absorber les forces des vagues. De plus, le projet abordera les risques de collision de véhicules lors d’opérations à grande vitesse dans des environnements encombrés.
Enfin, l’objectif est que le véhicule fonctionne en mer pendant des semaines sans activités de maintenance à terre. Pour ce qui est des commandes de vol, elles devront être adaptées aux deux types de vol envisagés (proche de la surface et en altitude) tout en pouvant gérer les interactions aérodynamiques/hydrodynamiques pendant les phases de déjaugeage et d’amerrissage.