Le moins que l’on puisse dire, c’est que Bombardier fonde d’immenses espoirs dans son Global 7000. Le constructeur canadien vient ainsi d’annoncer le premier vol du « Chef-d’oeuvre », cinquième et dernier prototype de vol (FTV5) de son imposant biréacteur d’affaires. L’appareil s’est envolé le 30 janvier, depuis l’aéroport de Downsview à Toronto où se situe la ligne d’assemblage final du Global 7000. Il rejoint les quatre autres avions de la flotte d’essais en vol, en vue d’une entrée en service au second semestre de cette année.
Le premier vol du Chef-d’oeuvre succède donc à celui du Performeur (FTV1), du Puissant (FTV2), du Navigateur (FTV3) et de l’Architecte (FTV4). A eux cinq, ils cumulent désormais 1 300 heures de vol. Après avoir passé le cap des 500 heures de vol en juillet, et celui des 900 heures en octobre, le programme d’essais semble donc avoir trouvé son rythme de croisière. François Caza, vice-président du Développement de produits et ingénieur en chef pour l’aéronautique, estime qu’avec « plus de 1 300 heures d’essais en vol rigoureux, les résultats attestent de la maturité, de la fiabilité et de la solide performance de l’avion ».
En route vers la certification
Avec l’arrivée du FTV5, le programme entre désormais dans sa phase de certification de type (TC), comme l’annonce Michel Ouellette, vice-président principal chargé des programmes Global 7000 et Global 8000. Ce nouvel avion, qui commence à être représentatif des exemplaires de série, aura la tâche de valider les données tirées des essais en vol et au sol. Des tests spécifiques lui seront aussi confiés, notamment pour permettre à l’avion de gagner en maturité. Il ne sera pas pour autant la pierre angulaire de ce travail d’homologation auprès de Transports Canada. La validation de l’intérieur sera par exemple confiée au FTV4, premier exemplaire équipé d’une cabine complète.
Parmi les étapes récemment franchies, Bombardier indique que le Global 7000 a montré un comportement satisfaisant dans des conditions météorologiques variées. Lors de la convention de la NBAA en octobre dernier, David Coleal, président de Bombardier Avions d’affaires exposait ainsi que le FTV2 avait réalisé une campagne d’essais par -40°C et que le FTV3 avait fait un vol au-dessus du Pôle Nord. Plus récemment, la flotte d’essais s’est acquittée de tests en conditions « hautes et chaudes ». Le constructeur canadien précise que l’avion a aussi démontré sa capacité à opérer avec de forts vents latéraux.
« En plus des essais en vol, nous poursuivons notre programme d’essais au sol, indique François Caza. Nous avons maintenant satisfait aux exigences d’essais de fatigue complets de la cellule requises par les autorités pour l’entrée en service. Nous poursuivrons le programme d’essais du Global 7000 pour veiller à ce que l’avion atteigne ou dépasse le plus haut niveau de sécurité. »
Le Global 8000, victime collatérale des retards
Le Global 7000 doit donc entrer en service dans quelques mois. Après avoir enregistré deux ans de retard – lors du lancement de l’avion en 2010, le calendrier prévoyait une certification dès 2016 – Bombardier a donc su reprendre en main son programme. Il a pour cela dû délaisser quelque peu son « petit frère », le Global 8000. Il devait initialement suivre d’un an le Global 7000. Compte tenu du fait qu’il n’ait toujours pas volé, une entrée en service en 2019 semble compliquée, voire compromise. Un nouveau calendrier doit d’ailleurs être établi une fois le Global 7000 pleinement opérationnel.