Le Journal de l’Aviation et Alertavia ont régulièrement couvert l’actualité de l’Industrie aéronautique et spatiale durant la trêve estivale. Voici les 10 faits marquants qu’il ne fallait pas manquer avant la rentrée.
Le début de l’été a été naturellement marqué par le bilan post-Farnborough du match Airbus-Boeing. L’avionneur européen a annoncé avoir enregistré des commandes fermes pour 93 appareils et des protocoles d’accord pour 388 autres avions. Sur ce total, il faut noter la présence de 42 A330neo et 25 A350, sans oublier les 60 A220 annoncés juste avant le salon. Boeing de son côté a revendiqué un total de 673 commandes et engagements d’achat, mais seuls 15 appareils ont été inscrits dans son carnet de commandes durant le salon.
L’affrontement entre les deux géants se joue aussi sur le plan de la production. Alors qu’Airbus a affiché un objectif de 800 appareils livrés sur l’année, il en avait déjà remis 380 exemplaires à leurs clients à fin juillet. Ce ne sera pas suffisant pour détrôner son concurrent américain qui avait atteint la barre des 417 livraisons à la même date, pour un objectif de 810 à 815 avions sur l’année. Les deux avionneurs pourraient néanmoins pâtir des difficultés rencontrées par Pratt & Whitney et CFM dans la production des PW1100G-JM et des LEAP-1A/B, qui équipent les A320neo et 737 MAX.
Hasard du calendrier ou planification réussie, Airbus a réalisé le premier vol du BelugaXL le 19 juillet, pendant le salon de Farnborough. Le constructeur européen a ainsi lancé un programme de 600 heures d’essais en vol, qui doit conduire à la mise en service de l’appareil cargo en 2019.
Toujours dans le cargo, EFW (Elbe Flugzeugwerke) a profité de l’été pour mettre en service comme prévu l’A330-200P2F, après sa certification en juillet. La coentreprise entre ST Aerospace et Airbus a livré le premier exemplaire au début du mois d’août à Egyptair Cargo. La famille A330 P2F est désormais complète, l’A330-300P2F étant entré en service en décembre 2017 auprès de DHL.
Certifications en cascade
Du côté des régionaux, l’été a été marqué par le passage du Q400 de Bombardier à 90 places. Cette nouvelle configuration de cabine haute densité a été certifiée par Transports Canada le 1er août. C’est quatre sièges de plus qu’auparavant, obtenus avec une nouvelle réduction l’espacement entre les rangées de sièges (« pitch ») à 71,1 cm. Les premiers appareils iront à SpiceJet, le client de lancement de cette nouvelle version.
Le monde de l’aviation d’affaires a lui été animé par le G500. Le biréacteur de Gulfstream a obtenu simultanément sa certification de type (TC) et son certificat de production de la part de l’Administration de l’aviation civile américaine (FAA). Celle-ci se faisait attendre depuis fin 2017. La première livraison est prévue au quatrième trimestre de cette année.
En ce qui concerne les motoristes, c’est aussi une certification qui fait l’actualité. Il s’agit du Trent 7000 de Rolls-Royce, destiné à équiper l’Airbus A330neo. Il a été homologué par l’Agence européenne de la sécurité aérienne (EASA) comme variante du Trent 1000 le 20 juillet. Il doit entrer en service en même temps que l’A330-900 chez TAP Air Portugal dans les prochaines semaines. Une bonne nouvelle pour le motoriste britannique, qui reste fortement impacté par les problèmes du Trent 1000, qui nécessitent des contrôles renforcés.
Aeolus renforcera notre connaissance des changements climatiques. © ESA / ATG
Nouveaux modèles
Sur un aspect plus technologique, Safran Helicopter Engines, Safran Electrical & Power et Safran Power Units ont réalisé, fin juillet, le premier essai au sol d’un système de propulsion distribuée hybride électrique. Celui-ci était composé de quatre moteurs électriques reliés à quatre rotors, alimentés par un turbogénérateur couplé à des batteries, et contrôlés électroniquement. Cet essai s’est déroulé un mois après l’annonce d’une coopération de Safran Helicopter Engines avec Bell sur la mobilité urbaine.
Enfin Leonardo a lancé cet été le programme LEAP2020 (Leonardo Empowering Advanced Partnership 2020), dans le cadre de son Plan industriel. Celui-ci doit redéfinir le modèle de gestion des fournisseurs du groupe italien, avec la sélection de « partenaires de croissance », afin de stimuler la croissance de sa chaîne d’approvisionnement dans les secteurs Aérospatial, Défense et Sécurité. Leonardo vise une amélioration de 20 % des livraisons et de la qualité d’ici 2020.
L’Europe se place dans l’espace
L’actualité spatiale met l’Europe à l’honneur avec l’avancement de deux projets majeurs de l’Agence spatiale européenne (ESA), Galileo et Aeolus. Fin juillet, le vol VA244 d’Ariane 5 a assuré la mise sur orbite des satellites Galileo 23 à 26. Ils vont être positionnés et mis en service d’ici la fin de l’année, ce qui conférera une couverture quasi-intégrale de la planète à la constellation. Les prochains satellites seront lancés en 2020 sur Ariane 6. Ce déploiement arrive alors que l’US Air Force prépare le lancement du premier satellite GPS III (GPS III SV01) en décembre.
Aeolus a lui été lancé un mois plus tard par le vol VV12 du lanceur Vega. Mis sur orbite héliosynchrone à 320 km d’altitude, ce satellite doit mesurer les vents terrestres pendant trois ans afin d’améliorer la connaissance de notre atmosphère et des changements climatiques et renforcer les prévisions météorologiques. Il devrait être opérationnel d’ici trois mois. L’ESA voit ainsi l’aboutissement d’un travail de développement de près de vingt ans.