Le changement de gouvernement au Brésil n’aura pas mis en danger les projets de Boeing et Embraer : ils ont été approuvés le 10 janvier par le président Jair Bolsonaro. Après avoir franchi cette étape décisive, les deux groupes doivent désormais obtenir l’aval de leurs actionnaires respectifs et des autorités américaine et brésilienne de la concurrence. Si rien ne vient perturber le calendrier, la transaction sera finalisée à la fin de l’année.
Embraer et Boeing avaient annoncé le 17 décembre qu’ils avaient terminé la définition détaillée des modalités de leur rapprochement. Cependant, une procédure judiciaire a tenté de faire échouer le projet et l’autorisation du gouvernement brésilien pour poursuivre le processus n’était pas acquise.
Vu comme une réponse à l’alliance d’Airbus avec Bombardier sur le programme CSeries, il prévoit de scinder le groupe Embraer en plusieurs entités. Une coentreprise englobant les activités Aviation commerciale et les services sera ainsi créée et détenue à 80% par Boeing (qui acquerra cette participation pour 4,2 milliards de dollars). La direction restera brésilienne mais rapportera à Dennis Muilenburg, le PDG du groupe américain, qui aura le contrôle sur la direction et les opérations. Embraer aura un droit de veto sur certaines décisions stratégiques comme le transfert des opérations hors du Brésil.
Avec elle, des accords de coopération doivent être mis en place dans tous les domaines, dont les services d’ingénierie, la recherche, l’utilisation des installations, les achats et les contrats fournisseurs. Environ 150 millions de dollars de synergies sont attendus dès la troisième année de rapprochement.
Aux côtés de cette première coentreprise, une seconde doit voir le jour pour le programme KC-390. Cette fois détenue à 51% par Embraer, elle vise à s’assurer le soutien de Boeing pour la promotion et la commercialisation de l’avion militaire de transport.