La 25e édition du salon Eurosatory qui s’est tenue la semaine dernière a été l’occasion de nous entretenir avec Christophe Capelle, le Directeur général d’Ametra Ingénierie, l’une des deux entités du groupe Deroure. La société spécialisée dans l’ingénierie entend développer deux activités majeures, l’intégration de systèmes électriques (intégration de systèmes packaging) et l’intégration de systèmes mécaniques.
« Pour la première activité, nous avons souvent des convergences avec Anjou Électronique qui est notre manufacturier. Nous proposons ainsi des offres packagées, de l’étude à la réalisation de protos, voire jusqu’à la série si Anjou arrive à prendre le lead » explique Christophe Capelle. « Nous sommes aussi en train de nous positionner sur les moyens d’essais avec le développement assuré par Ametra et d’autres partenaires sur certaines typologies, Anjou Électronique assurant aussi le manufacturing » ajoute-t-il.
Sur la partie mécanique, Ametra s’appuie par contre sur des manufacturiers partenaires pour ses différentes activités. « On travaille par exemple pour le compte de Nexter sur le développement de matériel roulant, mais aussi sur l’industrialisation avec le développement de moyens d’assemblage – FAL et pré-FAL – chez des équipementiers aéronautiques. Nous étudions et pilotons des manufacturiers et on met en service des moyens d’assemblage » précise le Directeur général d’Ametra Ingénierie.
Christophe Capelle a également rappelé que même si les activités du groupe Deroure étaient aujourd’hui marquées par une forte dominance nationale, ses ambitions vers l’international étaient toujours d’actualité, avec la volonté d’acquérir un acteur outre-Rhin. « Cela nous permettrait d’accompagner certains clients qui souhaitent nous voir à leur côté en Allemagne, essentiellement sur les marchés de la défense et de l’aéronautique » précise-t-il.
Un autre axe de développement logique est évidemment lié à la perspective des différentes phases du très attendu contrat à l’export du Rafale de Dassault en Inde. « C’est un sujet important pour nous, car cela va nous permettre de nous projeter encore davantage dans l’avenir » souligne Christophe Capelle, qui indique que la participation du groupe Deroure sur le programme devrait être réalisée depuis la France. « A priori, les sujets sur lesquels nous sommes amenés à travailler seront réalisés en France, mais tout dépendra du schéma des négociations avec les Indiens, rien n’est encore figé ». Anjou Électronique réalise en effet les câblages d’ensembles électroniques sur le chasseur multirôle de Dassault, notamment au niveau des commandes de vol, pour le compte de Thales.
Le groupe Deroure participait d’ailleurs aussi au programme du drone Watchkeeper de l’électronicien français, candidat malheureux du contrat SDT (système de drone tactique) remporté par Safran Electronics & Defense (ex-Sagem). « Nous avons cependant beaucoup appris au côté de Thales et d’autres acteurs, même si cela n’a malheureusement pas abouti » regrette Christophe Capelle. Mais selon lui, les drones continuent à offrir de belles perspectives et cette activité ne sera pas évidemment pas abandonnée. Il rappelle aussi que Deroure est présent sur différentes catégories de drones et notamment sur le marché civil pour lequel la société Parrot est un client.
Le groupe Deroure est également présent sur un marché en pleine explosion qui touche l’aéronautique civile. « Nous nous développons aujourd’hui sur le marché des aménagements intérieurs, notamment auprès d’équipementiers spécialisés comme Zodiac et Stelia Aerospace, sur des spécificités destinées à des compagnies aériennes » annonce Christophe Capelle. Et de conclure : « Nous n’avons pas vocation à être un ingénieriste généraliste, notre volonté c’est de nous positionner sur des métiers avec un niveau d’expertise qui nous permet de nous différencier sur des coeurs business à forte valeur ajoutée. »