C’est un chiffre avant tout symbolique, mais il illustre bien la longévité de la famille de biréacteurs d’affaires Learjet. Plus de 50 ans après la naissance du Learjet 23, qui fit son vol inaugural en 1963, ses descendants sont toujours en production. Bombardier, qui a acquis le constructeur américain éponyme en 1990, vient ainsi de livrer le 3 000e appareil produit. Il s’agit d’un Learjet 75, le 100e en l’occurrence. L’annonce a été faite le 2 juin.
La famille a néanmoins perdu un peu de son lustre d’antan. Les modèles actuels, Learjet 70 et 75, peinent à dépasser les 30 livraisons annuelles. Ces résultats sont loin des années fastes où plus de 50 appareils sortaient des chaînes chaque année. La barre des 100 exemplaires a même été battue plusieurs fois de suite au début des années 2000.
Outre un marché relativement compliqué pour les jets légers depuis la crise de 2008, la famille peine à assurer le renouvellement des générations. Les Learjet 70 et 75, entrés en service en 2013, sont des versions modernisées des Learjet 40 et 45, conçus dans les années 1990.
Certes, le Learjet 85, lancé en 2007, se voulait ambitieux avec une structure entièrement en matériaux composites. Mais après plusieurs retards dus à des difficultés techniques, Bombardier finit par suspendre puis annuler le programme en 2015 pour se concentrer sur le CSeries et les Global 7000/8000. Le constructeur canadien n’avait plus ni la trésorerie, ni assez d’ingénieurs disponibles pour mener autant de programmes de front. Le Learjet 85 en a fait les frais. Il avait pourtant fini par faire son premier vol en avril 2014.