Irkut n’en pouvait plus d’attendre. L’avionneur russe a présenté son MC-21 pour la première fois le 8 juin. La cérémonie de roll-out a été célébrée au petit matin en présence du Premier ministre russe Dmitri Medvedev.
Ce premier MC-21-300 sera utilisé pour les essais en vol du programme et rejoint par cinq autres prototypes qui se trouvent à divers stades d’assemblage (dont deux seront utilisés pour les tests statiques et de fatigue). Le premier vol est toujours prévu pour la fin de l’année 2016, même si Irkut reconnaît que le calendrier est ambitieux et dépourvu de marge. La certification doit quant à elle intervenir en 2018, permettant de lancer les livraisons à la fin de l’année.
La production des appareils de série devrait débuter en 2017. Le carnet de commandes fermes compte actuellement 175 appareils, dont 50 pour Aeroflot, la compagnie de lancement, ainsi qu’une centaine d’options. D’ailleurs, le roll-out a été l’occasion pour Irkut d’étoffer sa base de clients puisque la compagnie azérie AZAL a signé un protocole d’accord avec le lessor IFC pour dix MC-21-300.
AZAL est devenue une nouvelle cliente de l’appareil, dont elle va acquérir une dizaine d’exemplaires en leasing auprès d’IFC © UAC
Irkut compte produire quatre appareils en 2018 puis augmenter rapidement ses cadences pour atteindre 20 appareils par an en 2020 et 70 par an en 2023.
Le MC-21 sera disponible en deux versions, le MC-21-200 (pouvant transporter 132 à 165 passagers) et le MC-21-300 (d’une capacité de 163 à 221 passagers). Deux motorisations sont proposées : le PD-14 de Perm Engine et le PurePower PW1400G de Pratt & Whitney (à 28 000 ou 31 000 livres de poussée selon la version). Par ailleurs, le monocouloir sera doté d’ailes en composites produites par AeroComposit. Le programme réunit de nombreux fournisseurs russes mais Pratt & Whitney n’est pas le seul industriel occidental à y participer puisque Thales, Zodiac Aerospace, UTC ou Honeywell travaillent également dessus.
Les MC-21-300 et MC-21-200 seront capables de parcourir jusqu’à 6 000 nm et 6 400 nm respectivement. Ils ont été conçus comme les remplaçants du Tupolev Tu-154 et ambitionnent de briser le duopole Airbus/Boeing sur le secteur des monocouloirs.
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