La famille Praetor est désormais opérationnelle. Quatre mois après le Praetor 600, c’est au tour du Praetor 500 d’obtenir sa certification de type (TC) auprès de l’Agência Nacional de Aviação Civil (ANAC) brésilienne. Le précieux sésame a été remis le 13 août, lors d’une cérémonie au salon Labace à São Paulo. Et Embraer peut se targuer d’avoir fait homologué son biréacteur d’affaires avec des performances supérieures à ses attentes, comme cela fut déjà le cas avec le Praetor 600. L’avionneur brésilien doit désormais s’atteler à préparer l’entrée en service de l’appareil, ainsi qu’à sa certification par les autorités américaine (FAA) et européenne (EASA).
Lancé officiellement à la veille de la convention américaine de la NBAA 2018 – en même temps que le Praetor 600 – le programme Praetor 500 a dû se soumettre à un calendrier serré avec un développement en moins d’un an. Mais comme pour son aîné, les délais ont été tenus par Embraer et l’avion entrera en service au cours de ce trimestre comme prévu.
Cet exploit de célérité est tout de même à tempérer. Si les programmes Praetor 500 et 600 n’ont été dévoilés qu’en octobre 2018, ils avaient déjà tout deux volé auparavant, respectivement en septembre et en mars de la même année. Plusieurs dizaines d’heures de vol avaient ainsi été accumulées en secret. De plus, le Praetor 500 a largement bénéficié des développements faits pour son grand frère. Pour preuve, Embraer a utilisé deux prototypes et un avion conforme à la version de série pour la mise au point du Praetor 600, tandis qu’un seul appareil a suffi à celle du Praetor 500.
Évolution du Legacy 450
Dernier élément, et non des moindres, le Praetor 500 et 600 sont avant tout des dérivés d’avions préexistants, à savoir les Legacy 450 et 500. Lancés en 2007, ils sont entrés en service respectivement en 2015 et 2014. Les Praetor bénéficient entre autres d’une nouvelle version de la suite avionique Pro Line Fusion de Rockwell Collins, d’un intérieur redessiné et d’un système de divertissement et de connectivité à bord (IFEC) amélioré. Surtout, ils affichent une autonomie renforcée par rapport aux Legacy 450 et 500.
S’il ne dispose pas de réservoirs supplémentaires ou d’une version du moteur Honeywell HTF7500E, avec une poussée accrue comme le Praetor 600, le Praetor 500 intègre tout de même une plus grande capacité d’emport de carburant dans ses ailes (sans changer leur conception) et de nouveaux winglets. Il affiche ainsi une autonomie de 3 340 nm (6 186 km) avec quatre passagers et deux membres d’équipage. C’est 90 nm de plus que prévu initialement, et c’est surtout 436 nm de plus que le Legacy 450 avec une charge utile identique.
En revanche, l’accroissement de la masse maximale au décollage a allongé d’une centaine de mètres la distance nécessaire à l’envol de l’appareil, à 1 287 m. Cette augmentation est tout de même un peu moindre que prévue.
Relancer les ventes
Embraer doit désormais prouver que ces améliorations suffiront à relancer commercialement sa famille, désormais conséquente, d’appareils de moyenne gamme. En effet, l’avionneur brésilien avait la prétention de redéfinir le segment avec les Legacy 450/500. Le lancement des Praetor tend à prouver que cet objectif n’a pas été atteint. Après un bon démarrage, les livraisons de Legacy 500 ont chuté depuis deux ans – passant de 21 exemplaires en 2016 à 9 l’an dernier – tandis que celles de Legacy 450 n’ont jamais réellement décollé avec un maximum de 14 appareils livrés sur un an.
Face à une reprise plus lente que prévue, Embraer n’avait d’ailleurs livré que 91 avions d’affaires l’an dernier, alors qu’il prévoyait initialement une fourchette de 105 à 125 appareils. En 2019, il vise entre 90 et 110 livraisons.