Le projet d’hydravion lourd à long rayon d’action de la DARPA progresse. La célèbre agence du département de la Défense des États-Unis consacrée à la recherche vient de lancer la première phase du projet Liberty Lifter. La phase 1 attribue ainsi à deux équipes d’industriels des contrats initiaux de 8 millions de dollars visant à étudier la faisabilité d’un hydravion affichant des dimensions et des capacités similaires à celles de l’avion de transport militaire C-17 Globemaster III.
Les deux équipent sont formées par General Atomics Aeronautical Systems (GA-ASI), avec Maritime Applied Physics Corporation et Aurora Flight Sciences, avec Gibbs & Cox et ReconCraft.
Le concept défendu par General Atomics est un hydravion à double coque et à voilure à mi-hauteur pour optimiser la stabilité sur l’eau et la tenue en mer. Il est censé utiliser une propulsion distribuée sur 12 moteurs. Le concept étudié par Aurora Flight Sciences tire quant à lui davantage sur les grands hydravions classiques, avec une seule coque, une voilure haute et huit turbopropulseurs.
Dévoilé en juin dernier, le Liberty Lifter est un programme de définition de concepts visant à concevoir, construire et à faire voler un prototype d’hydravion à long rayon d’action et à faible coût qui sera capable d’effectuer des missions de transport stratégique et tactique maritime, un programme directement lié aux tensions croissantes dans la région indopacifique entre les États-Unis et la Chine.
La phase 1 s’étend sur une durée de 18 mois et doit aboutir à une revue de conception préliminaire. La phase 2 devra quant à elle démarrer à la mi-2024 avec la poursuite de la conception détaillée, puis le lancement de la production des démonstrateurs à grande échelle.
La DARPA précise aussi que le Liberty Lifter devra pouvoir effectuer des déjaugeages et des amerrissages en mer agitée (Force 4), pouvoir évoluer par forte houle (Force 5), pouvoir effectué des vols de longue durée et à faible hauteur au-dessus de l’eau, en bénéficiant du soufflage de la voilure par effet de sol, et enfin pouvoir voler jusqu’à une altitude de 10 000 pieds.
L’agence de recherche du Pentagone avait d’ailleurs rappelé l’année dernière que si le transport maritime actuel est très efficace pour transporter de grandes quantités de marchandises, il reste vulnérable aux menaces et nécessite des ports fonctionnels, tout en affichant évidemment de longues durées de transport. Le transport aérien traditionnel est quant à lui peu adapté au soutien des opérations maritimes, alors qu’en même temps les avions tout cargo sont logiquement limités quant à l’emport de charge lourde et ils nécessitent de longues pistes.