Airbus Helicopters avance sur l’atterrissage automatique de précision. L’hélicoptériste vient de déclarer, le 14 décembre, avoir réalisé une première série d’expérimentations en vol de son projet Eagle (Eye for Autonomous Guidance and Landing Extension). Il s’agit d’une boule optronique gyrostabilisée capable de cibler une zone au sol, à partir de trois kilomètres de distance, et de guider le pilote automatique jusqu’à l’atterrissage. De premiers tests avaient déjà eu lieu en mai dernier, mais uniquement au sol.
Ces premiers essais en vol se sont déroulés avec un H225, le dispositif Eagle étant monté sous le nez de l’appareil. Ils ont permis de valider l’architecture du système, ainsi que les principaux équipements. C’est le cas de l’optronique gyrostabilisée – qui comprend trois caméras à haute résolution – et des processeurs centraux multicoeurs (768 coeurs au total), qui assurent notamment le traitement de l’image et le calcul de trajectoire. L’hélicoptériste va désormais s’attacher à coupler l’Eagle avec le système de pilotage automatique (AFCS) du Super Puma. Les essais iront jusqu’à l’approche entièrement automatisée.
Les images enregistrées par l’Eagle seront aussi transmises aux pilotes, ce qui doit permettre d’accroître leur conscience situationnelle tout en réduisant leur charge de travail. Airbus Helicopters souhaite ainsi accroître la sécurité de cette phase de vol, notamment dans les environnements contraints (milieu urbain, plateforme pétrolière, etc.).
Pour Thomasz Krysinski, vice-président Recherche et innovation d’Airbus Helicopters, l’objectif est d’arriver jusqu’à l’atterrissage entièrement automatique. L’Eagle pourrait ainsi intégrer un système de télédétection par laser (lidar) pour identifier les obstacles et les éviter. Cela pourrait d’ailleurs servir aux futures solutions autonomes de mobilité urbaine telles qu’Airbus City.
L’Eagle devrait voler sur certaines machines à partir de 2020, selon Thomasz Krysinski. Le H225 apparaît comme le favori pour commencer, notamment sur les missions offshore. Le vice-président Recherche et innovation étudie aussi la possibilité d’une « famille » de produits Eagle, avec des capacités différentes en fonction des missions.