Lancé au salon du Bourget 2017, le Racer d’Airbus Helicopters vient de passer plusieurs étapes importantes. Lors du salon Helitech, du 16 au 18 octobre à Amsterdam, Tomasz Krysinski, directeur Recherche & Innovation de l’hélicoptèriste, a fait le point sur ces avancées. Les représentants de plusieurs sociétés européennes partenaires de ce programme, développé dans le cadre de Clean Sky 2, étaient aussi présents.
Le « Rapid And Cost-Efficient Rotorcraft », de son nom complet, vient ainsi de finir sa revue de conception préliminaire (PDR) cet été. Cela a notamment permis de figer le design en trois dimensions de plusieurs sous-systèmes critiques et lancer la fabrication de certains de ces éléments à long cycle de production.
C’est le cas des arbres latéraux de transmission de 3 m de long, qui permettent d’entraîner les rotors propulsifs de l’appareil à 3 000 tr/min. Ceux-ci sont réalisés directement par Airbus Helicopters, mais c’est aussi le cas chez certains partenaires. La société espagnole Aernnova a par exemple commencé la réalisation de la structure primaire des pièces de queue – qui sera asymétrique afin d’améliorer les performances du Racer – tandis que les Italiens d’Avio Aero ont lancé l’assemblage des carters de boîtes d’accessoires latérales. On peut également citer GE Aviation Integrated Systems – UK ou INCAS / Romaero.
Le constructeur, maître d’oeuvre du projet, a d’ailleurs largement insisté sur l’apport de ce travail collaboratif pour améliorer le Racer par rapport à ce qui avait pu être fait en interne pour le X3, mais aussi pour résoudre certains problèmes techniques. Brice Makinadjian, ingénieur en chef du programme, a ainsi salué l’esprit de coopération qui règne entre les partenaires et l’a défini comme la « clef du succès ».
Suite du programme
En parallèle Airbus poursuit son travail pour mettre au point le design détaillé du Racer. La revue de conception critique (CDR) est ainsi espérée l’an prochain. Elle ouvrira la voie à l’assemblage final du prototype, qui devrait débuter au quatrième trimestre 2019. Le premier vol est toujours programmé pour 2020. Une célérité notamment permise par le fait qu’il s’agisse d’un démonstrateur technologique, avec des contraintes réglementaires allégées par rapport à un appareil de série.
Le programme d’essais comprendra 200 heures de vol. Il s’agira de tout d’abord défricher l’enveloppe de vol de l’appareil, qui reste relativement inédite avec ses deux rotors propulsifs latéraux en sus de son rotor principal. Airbus Helicopters s’attachera ensuite à valider le potentiel d’une telle configuration pour différents types de missions : parapublic, transport de passagers, évacuation sanitaire (EMS) et recherche et sauvetage (SAR).
Pour rappel, le Racer est destiné à prouver la compatibilité entre le concept d’hélicoptère rapide et des coûts d’opérations raisonnables. Il doit ainsi être 50 % plus rapide et, dans le même temps, afficher des coûts opérationnels 25 % inférieurs par km/h par rapport à un hélicoptère de classe équivalente (7 à 8 tonnes). Il affichera une vitesse de croisière de 220 noeuds (407 km/h), avec une autonomie de 400 nautiques.
C’est Safran Helicopter Engines qui motorisera l’appareil avec deux Aneto-1X de 2 500 chevaux sur arbres (shp) chacun. Ils seront dotés d’une technologie « Start & Stop », qui permet d’arrêter et de redémarrer un moteur en vol en fonction des besoins de la mission. Cela devrait permettre au Racer d’améliorer encore ses gains de consommation de carburant.