Le CityAirbus est en bonne voie pour voler d’ici la fin de l’année prochaine. Airbus Helicopters a annoncé, le 19 décembre, avoir achevé l’installation et la mise sous tension de l’Iron Bird de son projet d’aéronef électrique autonome, à décollage et atterrissage vertical. Ce banc d’essais va permettre de tester les différents systèmes en vue de leur intégration sur le démonstrateur du CityAirbus et préparer le premier vol.
L’Iron Bird est implanté dans les installations d’Airbus Helicopters à Taufkirchen, près de Munich (Allemagne). Il comprend l’intégralité du système de propulsion électrique depuis les commandes jusqu’aux hélices. Il intègre ainsi les moteurs, l’électronique de puissance, les boîtiers de distribution, ainsi que l’ensemble du câblage, aux dimensions réelles. Le constructeur veut ainsi reproduire au plus près l’architecture du futur appareil.
Le système de propulsion électrique a été développé par la branche E-Aircraft Systems d’Airbus, basée sur le site voisin d’Ottobrunn. Il fait l’objet d’un partenariat avec Siemens. Il comprend huit moteurs Siemens SP200D de 100 kW, qui actionnent en transmission directe quatre ensembles propulsifs carénés, chacun composé de deux hélices contrarotatives. Il est alimenté par quatre batteries d’une puissance unitaire de 140 kW, capable de livrer ensemble une énergie de 110 kW/h.
Objectifs 2018
Avec l’Iron Bird, l’objectif est de tester ce système de propulsion. « Cela permet de vérifier la dynamique électrique, mécanique et thermique », précise Airbus Helicopters. Il s’agit également de le faire monter en maturité et en robustesse pour préparer son intégration, mi-2018, sur le démonstrateur. Celui-ci est actuellement en cours de fabrication, comme le détaille le constructeur : « Les premières pièces structurelles ont été déjà produites et sont en cours d’assemblage. »
Les premiers vols sont prévus d’ici fin 2018. Ils seront d’abord pilotés à distance, avant qu’un pilote ne monte à bord. Si l’objectif est d’arriver à un véhicule autonome, il restera piloté dans un premier temps « pour faciliter la certification et l’acceptation du public ». Airbus Helicopters vise ainsi une homologation en 2023. Le constructeur n’a pas précisé quand il souhaitait passer à une version entièrement autonome.
CityAirbus est conçu pour transporter quatre passagers à une vitesse de croisière de 120 km/h, avec une autonomie de 15 minutes. Il se veut adapté à la mobilité urbaine. Une fois le cap de la certification passé, l’aéronef devra s’intégrer dans l’offre de transports en ville. Cette étape nécessitera un travail intense auprès des autorités régulatrices, à commencer par les fournisseurs de services de la navigation aérienne (ANSP). Elle pourrait même s’avérer plus complexe – en particulier pour sa version « dronisée » – que la mise au point technique de l’appareil en lui-même.