Alors que l’US Navy et l’US Army développent leur propre programme d’armement à énergie dirigée, l’US Air Force n’entend pas être en reste. Son Laboratoire de recherche (AFRL) a donc attribué, le 6 novembre, un contrat de 26,3 M$ à Lockheed Martin en ce sens. L’industriel doit concevoir, développer et construire un laser à fibre à haute énergie capable d’être embarqué sur un avion de combat tactique tel qu’un chasseur. Il doit être testé d’ici 2021. Ce contrat s’inscrit dans le cadre du programme SHiELD (Self-protect High Energy Laser Demonstrator) de l’AFRL.
L’intégration sur un avion de combat constitue l’objectif majeur de ce contrat. Jusqu’ici, les systèmes à haute énergie testés par l’appareil militaro-industriel américain étaient essentiellement basés au sol ou sur des navires. Lockheed Martin a notamment réalisé une démonstration de tir avec un laser de 60 kW depuis un véhicule terrestre de l’US Army cette année. De son côté, Northrop Grumman doit réaliser une démonstration avec un laser à solide de 150 kW depuis un navire de l’US Navy l’an prochain.
Pour y arriver, Lockheed Martin va devoir développer trois sous-systèmes en parallèle. Il y a tout d’abord la mise au point du laser en lui-même, baptisée Laser Advancements for Next-generation Compact Environments (LANCE). Comme son nom l’indique, il devra être suffisamment petit et léger pour être intégré au système d’armes d’un F-22 ou d’un F-35, efficace énergétiquement pour pouvoir être alimenté en vol par l’avion, et rester assez puissant pour détruire un missile ou un drone ennemi.
L’intégration du LANCE sur l’avion se fera par l’intermédiaire du Laser Pod Research & Development (LPRD). Ce pod sera également chargé d’alimenter et de refroidir le laser. Enfin, le programme comprend une tourelle orientable pour diriger le laser sur ses cibles : la SHiELD Turret Research in Aero Effects (STRAFE). Elle devra se montrer assez réactive et précise pour pouvoir détruire une cible en dépit des éventuelles manoeuvres évasives de la cible elle-même, mais aussi de l’avion porteur du système SHiELD. Lockheed Martin pourra s’appuyer sur son démonstrateur de tourelle Aero-adaptive Aero-optic Beam Control (ABC), testé en 2014 et 2015 avec l’AFRL.