La pandémie de SARS-CoV-2 n’aura pas retardé tant que cela le projet Sunrise. Qantas a signé plusieurs contrats avec Airbus le 2 mai planifiant une transformation majeure de sa flotte pour les années à venir. La compagnie australienne a tout d’abord confirmé sa commande d’avions domestiques, une quarantaine d’Airbus A220-300 et A321XLR, mais elle a aussi enfin passé sa commande d’A350-1000, pour une douzaine d’appareils qui auront pour mission de relier Sydney à n’importe quelle ville du monde (Londres et New York en tête) sans escale.
« Les nouveaux modèles d’avions rendent de nouvelles choses possibles. C’est ce qui rend l’annonce d’aujourd’hui si importante pour la compagnie nationale et pour un pays comme l’Australie, où le transport aérien est crucial », a commenté Alan Joyce, PDG du groupe Qantas.
Le projet Sunrise enfin lancé
Le plus emblématique des projets de Qantas est donc de nouveau en piste. Initié en 2017, il visait à franchir la « dernière frontière » de l’aviation en proposant des vols directs pour n’importe quelle destination au départ de l’Australie. En 2019, la compagnie avait annoncé que son choix s’était porté sur l’A350-1000 d’Airbus, dans une version modifiée de façon à pouvoir emporter un réservoir supplémentaire de carburant. A ce moment-là, elle comptait signer une commande ferme pour douze appareils en mars 2020. Mais à cette échéance, c’est un autre événement qui est survenu et a tout remis en question. Avec l’immobilisation de la flotte mondiale en raison de la pandémie de covid-19 et la chute pérenne de la demande pour les vols internationaux, le projet Sunrise devenait irrationnel et a été suspendu dès le mois de mai.
Il n’aura perdu que deux ans, le temps du plus fort de la crise sanitaire. Alors que la commande devait être signée en mars 2020, elle est signée en mai 2022 ; alors que les premiers vols devaient être lancés en 2023, ils le seront fin 2025, les livraisons des A350-1000 devant s’étaler entre 2025 et 2028.
« Avec l’A350 et le projet Sunrise, n’importe quelle ville ne sera plus qu’à un vol de l’Australie. C’est la dernière frontière et la réponse finale à la tyrannie de la distance. Bien sûr, la cabine a été spécialement conçue pour offrir un confort maximal dans toutes les classes pour les vols long-courriers », indique Alan Joyce. Celle-ci a été conçue en s’appuyant sur les données recueillies au cours de près de soixante heures de vols d’essais sur cinq vols, réalisés lors de vols de livraison de Boeing 787 en 2019 et deux simulations de vols Sunrise vers Londres et New York.
Avec ces informations, Qantas a opté pour une cabine de quatre classes de voyage pouvant accueillir 238 passagers, avec 40% de fauteuils premium. A l’avant de l’appareil se situe une zone de première classe constituée de six suites. Chacune est dotée d’une porte pour plus d’intimité, d’un fauteuil et d’un lit distincts, d’une penderie et d’un écran de 32 pouces pour visionner le divertissement en vol.
La première classe des A350-1000 de Qantas sera dotée d’un lit et un fauteuil séparés… Image © Qantas
… ainsi que d’une porte. Image © Qantas
Derrière cette zone de première se situe la classe affaires et ses 52 fauteuils, tous ayant un accès direct au couloir. L’A350 proposera également une quarantaine de places en premium economy, avec un pitch de 40 pouces, et 140 places en classe économique avec un pitch de 33 pouces.
Qantas a également prévu d’aménager une zone « bien-être » en son centre, où les passagers pourront aller marcher et profiter de conseils pour bouger et s’étirer (au travers de recommandations sur des écrans), mais aussi se restaurer.
La zone Wellness. Image © Qantas
Image © Qantas
Confirmation du projet Winton sur le réseau intérieur
La commande de vingt A321XLR et vingt A220-300 avait quant à elle fait l’objet d’un accord préliminaire en décembre dernier. Elle s’accompagne de droits d’achat sur 94 appareils supplémentaires, dont les livraisons sont prévues sur au moins dix ans (jusqu’en 2034), avec un calendrier flexible et la possibilité de changer le modèle des appareils si besoin. Tous seront motorisés par le GTF de Pratt & Whitney (PW1100G-JM pour les A321XLR et PW1500G pour les A220). Comme expliqué à ce moment-là, les appareils remplaceront les 95 Boeing 737 et 717 en service, en augmentant les capacités de la compagnie et en réduisant son impact environnemental (en termes de consommation carburant mais aussi de bruit).
L’A321XLR sera aménagé avec une configuration biclasse de 200 places, vingt en classe affaires et 180 en classe économique. Avec sa capacité supérieure de 15% à celle du 737-800 qu’il remplace sans réduction de l’espace individuel en cabine, il offre également un rayon d’action allongé de 3 000 km, qui lui permettra également d’être affecté à des routes internationales dans le sud-est de l’Asie et le Pacifique Sud.
L’A220-300 pourra accueillir 137 passagers, dix en classe affaires et 127 en classe économique, soit une capacité accrue de 25% par rapport au 717 qu’il remplace. Son rayon d’action sera par ailleurs doublé, lui permettant d’atteindre n’importe quel point de l’Australie.
Les A220 seront livrés à partir de la fin de l’année 2023 et les A321XLR à partir de la fin de l’année 2024.