Les difficultés de Rolls-Royce n’ont pas commencé avec la pandémie de covid-19 mais celle-ci les a aggravées. Le motoriste britannique a annoncé avoir perdu plus d’un quart de son chiffre d’affaires en 2020, celui-ci atteignant 13,8 milliards d’euros (-28,7%). Si cette baisse n’est pas si vertigineuse étant donné la situation, la perte nette a toutefois plus que doublé et atteint 3,7 milliards d’euros.
Sans surprise, l’activité Civil Aerospace a été la plus touchée avec une baisse de ses revenus de plus de 37%. L’activité Power Systems a toutefois réussi à limiter son ralentissement et l’activité Defence a enregistré une croissance, ce qui a permis de partiellement compenser les pertes.
Malgré tout, Rolls-Royce a dû lancer le plus lourd programme de restructuration de son histoire, notamment en prévoyant la suppression de 9 000 postes d’ici 2022 (7 000 ont déjà été supprimés). Les perspectives à court et moyen terme sont en effet très affectées dans l’aviation commerciale, d’autant que Rolls-Royce est positionné sur les moteurs d’avions long-courrier.
Alors que le nombre d’heures de vol de sa flotte de moteurs a été à 43% de son niveau de 2019, Rolls-Royce table sur une augmentation de cette proportion à 55% en 2021 puis un retour à 80% en 2022 (en baisse par rapport à ses précédentes prévisions qui anticipaient un retour à 90%). Cette année, la reprise se concentrera sur le second semestre, qui pourrait même connaître un free cash flow positif. Les livraisons en revanche vont rester à leur niveau actuel pendant plusieurs années, estime-t-il.
L’activité défense, elle, ne connaît pas la crise : les carnets sont pleins à 90% pour cette année, le marché de l’après-vente est prometteur et la croissance devrait rester régulière à moyen terme.