Lorsque le Maroc a décidé de développer son activité industrielle pour réduire la dépendance de son économie au secteur primaire, Safran a répondu présent. Le groupe a en effet été le premier industriel aéronautique à s’installer dans le pays en 1999, au travers d’un partenariat avec Royal Air Maroc dans la maintenance moteur, une activité implantée à Casablanca et devenue aujourd’hui Safran Aircraft Engine Services Morocco.
Depuis, Safran s’est développé, a fait venir ses fournisseurs, en a soutenu d’autres sur place et a fait des émules. « Le Maroc est un pays stratégique dans notre empreinte mondiale, au coeur de notre dispositif industriel depuis 25 ans », assure Olivier Andriès, son directeur général. Et l’histoire n’est pas près de s’arrêter. Capitalisant sur le succès de l’aventure jusqu’ici et ses besoins à venir, Safran a signé un nouvel accord-cadre avec l’Etat marocain pour soutenir l’écosystème industriel local.
Seules les grandes lignes ont été esquissées pour le moment, mais le partenariat entre le groupe et les autorités marocaines se développera autour de trois axes : le développement d’une chaîne d’approvisionnement locale de qualité, celui d’activités à forte valeur ajoutée et celui des talents et des compétences.
Aujourd’hui, Safran exploite huit sites au Maroc, seul ou au travers de coentreprises, principalement à Casablanca, et emploie plus de 4 100 collaborateurs – étant revenu au niveau pré-crise. Cela fait de lui le premier employeur aéronautique et le premier investisseur aéronautique du pays. Le groupe ne cesse de nourrir le tissu industriel qu’il a participé à développer et poursuivra donc ses initiatives dans les années à venir, avec le soutien, de nouveau garanti, du gouvernement. Il prévoit notamment de doubler les capacités du site de Safran Aircraft Engine Services Morocco en trois ans, est en train d’augmenter de 30 % les effectifs de MATIS (une coentreprise entre Safran Electrical & Power et Boeing) et assure la montée en cadence de Safran Nacelles sur la nacelle du Pearl 700 de Rolls-Royce.
Le développement de la chaîne d’approvisionnement sur place est de une nécessité pour le groupe. Avec les difficultés que connaissent les fournisseurs depuis la crise liée à la pandémie de covid-19, sa consolidation est l’une des deux principales priorités de Safran pour tenir ses engagements de production envers ses clients. Le groupe espère donc développer le tissu de fournisseurs locaux, attirant ses partenaires (comme Figeac Aéro, installé au Maroc depuis plusieurs années) et soutenant les sociétés marocaines, pour raccourcir et sécuriser la chaîne d’approvisionnement de ses entités.
L’autre problématique majeure des industriels aujourd’hui est la pénurie de main-d’oeuvre. Là encore, le Maroc se présente en terre de solutions. Alors que les industriels de tous secteurs s’y installaient principalement pour gagner en compétitivité, la disponibilité et la motivation d’une jeunesse qualifiée sur place sont devenues un nouvel argument de poids. Lors de la signature de l’accord-cadre, Olivier Andriès n’a cessé de vanter la qualité des écoles d’ingénieurs marocaines (et leur exemplarité en termes de parité) et la très grande motivation des futurs mécaniciens et techniciens, soutenus par un réseau de formation efficace.
Safran a notamment un partenariat très fort avec l’IMA (Institut des métiers de l’aéronautique, créé avec le GIMAS – Groupement des industries marocaines aéronautiques et spatiales -, l’UIMM – Union des industries et métiers de la métallurgie – et l’Etat), qui ouvre des sessions de formation en apprentissage de trois à neuf mois en fonction des besoins des entreprises et prend en charge ces formations pour les candidats, assurant l’alimentation des usines en travailleurs compétents (et initiés aux outils et principes des industriels dont ils vont intégrer les effectifs). L’accord-cadre va permettre de développer la formation et les partenariats avec les écoles et les universités.
Enfin, l’ambition est désormais d’étendre les compétences sur place. Aujourd’hui, les activités de Safran au Maroc portent essentiellement sur de la production ; l’ambition du gouvernement est de développer davantage des activités d’ingénierie et de recherche et technologie.
« Le pays a une vision et veut monter en gamme. Je suis frappé par le pragmatisme des pouvoirs publics pour y arriver. Safran s’engage à continuer à soutenir l’écosystème aéronautique marocain et le gouvernement s’engage à nous soutenir et à nous aider à nous installer davantage ici », résume Olivier Andriès.