Les ennuis du 737 MAX glissent sur Safran. Le groupe aéronautique français a publié d’excellents résultats au premier semestre 2019. Son chiffre d’affaires croît de 27,3% (14,2% en organique) à 12 milliards d’euros, son résultat opérationnel de 35,9% et son résultat net de 45,2% à 1,35 milliard d’euros. De très bonnes performances qui l’amènent à relever ses prévisions pour l’ensemble de l’année.
Autre signe de bonne santé, la marge opérationnelle a progressé dans tous les secteurs d’activité et se situe en moyenne à 15,6% – avec un fort contraste toutefois entre l’activité Propulsion qui publie une marge de 20,8% et Aircraft Interiors qui se contente de 5,2%.
L’immobilisation du 737 MAX depuis mars et ses conséquences sur le programme LEAP ont donc été plus que compensés. Malgré tout, Safran prévient que la crise du MAX devrait peser 300 millions d’euros par trimestre sur ses comptes, en raison de la baisse des acomptes de livraison pour les LEAP-1B (un phénomène qui sera rattrapé lorsque l’appareil pourra de nouveau voler). Boeing espère un retour en vol au quatrième trimestre.
L’activité Propulsion s’est autrement très bien portée, avec un chiffre d’affaires en hausse de 22,8%. Il a été tiré par les services pour les moteurs civils (+10%) et les activités de moteurs militaires (22 M88 ont été livrés contre quatre l’année dernière). Les livraisons de CFM International ont atteint 1 119 moteurs (+8,7%), avec une division par deux du nombre de CFM (258 unités) et un quasi-doublement des LEAP (861 unités). Safran vise 1 800 livraisons pour 2019, tout en étant prêt à adapter la production à la demande de Boeing. La transition CFM56 – LEAP a par ailleurs pesé 107 millions d’euros mais devrait avoir un impact positif au second semestre.
Le redressement de l’activité Aircraft Interiors (née de l’intégration de Zodiac Aerospace) progresse également. Le chiffre d’affaires a augmenté de 11,9% sur une base organique et le résultat opérationnel a plus que doublé, le tout porté aussi bien par la première monte que les services.