Toute l’industrie y croit : un jour, les chiffres de l’aviation d’affaires seront au beau fixe. Mais ce n’est pas encore pour cette fois. Les chiffres publiés par l’Association des constructeurs de l’aviation d’affaires et général (GAMA) pour le premier trimestre 2019 laissent une nouvelle fois apparaître des disparités, malgré une croissance globale des livraisons par rapport à la même période l’an passé. Les jets d’affaires tirent largement leur épingle du jeu, avec une belle progression, tandis que les turbopropulseurs accusent le coup. Enfin, le monde de l’hélicoptère continue d’afficher sa fragilité.
Les livraisons de jets d’affaires se sont ainsi envolées pour atteindre 316 exemplaires, soit 35 de plus que l’an dernier à la même période (+12,5%). Ces bons chiffres sont essentiellement dus à la performance de Gulfstream et Pilatus. Le constructeur américain a livré 65 jets, 13 de plus qu’en 2018. Dans le même temps, le constructeur suisse a poursuivi la montée en cadence de son PC-24, avec 17 livraisons en six mois contre 18 sur l’ensemble de l’année 2018. A l’inverse, Bombardier n’a remis que 59 avions à leurs clients contre 65 l’an passé.
Ces résultats devraient néanmoins encore évoluer dans les prochaines semaines, Dassault Aviation n’ayant pas encore dévoilé ses chiffres du premier semestre. Le constructeur français avait livré 15 Falcon lors des six premiers mois de 2018 (ce chiffre a été retranché dans les calculs de croissance de la GAMA).
Les turbopropulseurs pénalisés par quelques modèles
En ce qui concerne les turbopropulseurs, le recul est de 11%, avec 231 appareils livrés au premier semestre contre 260 à la même période l’an dernier. Et la comptabilisation, encore en attente, des résultats de Pacific Aerospace ne devrait pas y changer grand-chose (11 avions produits sur l’ensemble de l’année 2018). Ce sont les constructeurs américains – qui représentent les trois quarts du marché – qui accusent la principale baisse (-12%). C’est notamment le cas de Piper, dont le M600 s’est écroulé en passant de 15 à 1 livraison. L’avion, modernisation du M500, a pourtant été lancé en 2015 pour devenir le fer de lance de sa gamme de turbopropulseurs.
Cette situation compliquée est néanmoins à nuancer. Le reste de la baisse est largement le fait d’Air Tractor, qui ne relève pas de l’aviation d’affaires. Ses turbopropulseurs agricoles n’ont été livrés qu’à 54 exemplaires contre 68 l’an passé.
Le monde de l’hélicoptère mouline
Le marché de l’hélicoptère recule pour sa part de 16%, et tombe de 486 à 409 exemplaires livrés sur les six premiers mois de l’année. Cela touche aussi bien les appareils à pistons (-26% avec 110 livraisons) que ceux à turbines (-11% à 299 livraisons).
Bell a ainsi livré 20 hélicoptères de moins qu’au premier semestre 2018, avec seulement 83 appareils. Certes, le constructeur américain est en pleine transition entre le 407GPX et le 407GXi, mais son 505 Jet Ranger X semble à la peine. Seuls 48 exemplaires ont été remis à leurs clients cette année contre 59 l’an passé. La situation est encore pire chez Robinson, dont la production chute d’un tiers à 117 hélicoptères. Enfin, Sikorsky n’a rien livré sur le marché civil – ce qui reste dans la lignée de ses performances de 2018 (trois livraisons sur l’année complète).
Côté européen, la production de Leonardo chute également en passant de 75 à 57 machines. Aucun AW119Kx n’a ainsi été livré, tandis que l’AW189 pâtit toujours de la faiblesse du marché offshore. Seul Airbus Helicopters reste stable parmi les grands groupes, avec 134 machines. Pour autant, le constructeur s’en remet encore une fois à ses appareils légers pour maintenir son niveau de production.