Zodiac Aerospace a annoncé le 28 avril, à l’occasion de la publication de ses résultats semestriels, qu’il attendait une décision de Safran sur la conclusion ou non d’un accord de fusion « dans environ un mois », selon Didier Domange. Le président du Conseil de surveillance de l’équipementier a par ailleurs annoncé qu’Olivier Zarrouati avait remis son mandat de président du Directoire à la disposition du Conseil. Il restera à la tête du groupe à court terme le temps de régler le dossier de la fusion avec Safran. En parallèle, l’intégration de Yann Delabrière a été décidée afin qu’il prenne en charge la fonction de conseiller spécial.
La mission de l’ancien PDG de Faurecia durera huit à dix mois. Si un « accord acceptable » est trouvé avec Safran, il sera chargé de « faire en sorte que Zodiac soit en parfait état de marche pour intégrer Safran, de rétablir le dialogue avec les clients et de remettre les outils industriels au carré », explique Didier Domange. Si aucun accord n’est trouvé, il « mettra en place les conditions de redressement en stand alone et participera au choix d’un nouveau président du Directoire ».
L’accord avec Safran pas indispensable à la pérennité de Zodiac
« La fusion avec Safran n’est pas notre scénario unique. Il y en a deux et ils sont tous les deux brillants », a affirmé Olivier Zarrouati, poursuivant « la fusion avec Safran a notre préférence car elle est une bonne chose pour l’ensemble des parties prenantes, pour l’industrie aéronautique et pour la France ». Mais l’hypothèse d’un redressement seul est « tout à fait crédible » et à portée de main d’ici 2020.
Celui-ci repose sur trois piliers. Le premier, la mise en place d’un business plan attractif, a été présenté ce matin aux investisseurs. Il prévoit un chiffre d’affaires stable jusqu’à l’année fiscale 2017-2018 en raison de la poursuite des efforts de résolution des problèmes dans les branches Sièges et Cabine (principalement au Royaume-Uni maintenant que l’activité américaine est de nouveau sur les rails) et de la faiblesse des marchés Hélicoptères et Aviation d’affaires. Le premier semestre ayant été plus difficile que prévu, avec un résultat opérationnel en perte, les prévisions de bénéfice opérationnel à l’année ont été revues à la baisse entre 200 et 220 millions d’euros. En revanche, à partir de l’année fiscale 2017-2018 est attendu le retour de la croissance à deux chiffres.
Le second pilier est l’assurance d’un financement solide et Zodiac confirme que les banques avec lesquelles il travaille continuent de le suivre. « Les financements sont sécurisés quelle que soit l’issue de la négociation avec Safran », indique Olivier Zarrouati.
Le troisième pilier est la crédibilité de l’équipe qui va conduire le redressement. C’est pour répondre à ce point précis que le président du directoire se retire : « pour assurer cette crédibilité, il fallait offrir l’opportunité de faire respirer l’équipe de management, envoyer le signal que le management est crédible, et c’est ce que je pense avoir fait ».
Mais l’équipementier affirme que l’accord avec Safran est toujours vivant et que le dialogue a repris, après une interruption il y a quelques semaines. Il devrait aboutir dans les prochaines semaines.