A l’instar d’autres avionneurs, ATR mise davantage sur l’innovation incrémentale que sur l’introduction de technologies de rupture. Mais force est de reconnaître que le constructeur franco-italien ne cesse de travailler pour améliorer son produit face à une concurrence pourtant en difficulté. Ce principe s’applique également au secteur du soutien aux clients où ATR a renforcé ses capacités au cours de l’année 2018 et entend continuer en 2019.
L’amélioration de la maintenance était ainsi au coeur de la conférence des fournisseurs qui s’est tenue mi-novembre dernier, avec 60 représentants des sous-traitants d’ATR. A cette occasion, le constructeur leur a demandé de travailler en coopération avec lui afin « d’identifier les moyens de réduire les coûts de maintenance », et de « développer des solutions alternatives en termes de réparation et d’entretien pour prévenir les retards et les annulations de vols ». Les objectifs fixés n’ont pas été dévoilés, mais il a été demandé aux fournisseurs de mettre rapidement des actions en place afin de les atteindre d’ici juin 2019.
Des efforts sont aussi réalisés en interne. L’exemple le plus parlant est la refonte et l’inauguration d’un nouveau Centre de service clients sur son site de Blagnac, fin octobre. Le projet avait été lancé en mars 2018 pour améliorer le support technique de la flotte et gagner en rendement, alors que près de 1 500 demandes de clients sont traitées chaque mois. Ce nouveau centre doit ainsi permettre une meilleure intégration entre les équipes de front office et les experts techniques, et faciliter l’échange d’informations. Une nouvelle gamme d’outils visuels de gestion a aussi été mise en place pour améliorer la visibilité des équipes sur l’état de la flotte, avec la retransmission de l’activité en temps réel.
Couverture MRO
Le centre de MRO de Toulouse-Francazal, opéré selon le principe du « guichet unique », semble aussi monter en puissance. ATR s’y est installé en juillet 2016, avec le réaménagement d’un ancien hangar militaire de 2 500 m², capable d’abriter deux biturbopropulseurs, puis la construction d’un bâtiment de 1 200 m² pouvant accueillir 80 personnes. Le site a été certifié Part 145 et Part 147, afin de pouvoir y réaliser des opérations de maintenance et de réparation, ainsi que de formation pratique pour les techniciens.
Toulouse-Francazal accueille essentiellement des activités de rétrofit, avec un centre d’amélioration et de remise à niveau pour l’avionique et la cabine, ainsi que de la maintenance pure. Il est aussi utilisé pour des activités de R&D, avec un centre d’essais en vol pour les nouveaux équipements comme ClearVision et un plateau pour le développement de l’ATR 72-600F.
Enfin ATR dispose depuis de nombreuses années d’un réseau agréé mondial, notamment en Asie du Sud-Est, en Europe et en Amérique latine, pour le soutien de la flotte en opérations. C’est notamment le cas pour les appareils couverts par des accords de maintenance globale (GMA). ATR estime que ces contrats sont en vigueur pour environ un quart de sa flotte totale, soit 300 appareils.
Si le taux de couverture est plus important pour la série -600, avec environ 50% des 42/72-600 intégrés à un GMA, le nombre d’appareils couverts n’évolue que peu depuis cinq ans. Le constructeur revendiquait ainsi déjà près de 300 avions sous GMA fin 2013. Nul doute qu’ATR va travailler à améliorer ce chiffre au vu de l’importance croissante prise par les services dans le modèle financier des constructeurs.