A la veille de l’ouverture de Labace, le salon sud-américain de l’aviation d’affaires qui se tient cette semaine à São Paulo (Brésil), Bombardier est déjà en chasse sur les terres d’Embraer. Le constructeur canadien vient d’annoncer, le 14 août, le renforcement de ses capacités de MRO au Brésil par le truchement de MAGA Aviation. Déjà centre de service agréé depuis 2013, la société, basée sur l’aéroport Campos dos Amarais à Campinas (Etat de São Paulo), a été agréée par l’Agence nationale brésilienne de l’aviation civile (ANAC) pour la maintenance des avions d’affaires Global Express (ou Global 6000) et Global 5000. Elle est désormais à même d’intervenir sur la quasi-totalité de la flotte de Bombardier.
Jusqu’ici, MAGA Aviation ne pouvait intervenir que sur la famille d’avions légers Learjet et une partie de la gamme d’avions moyens Challenger. Avec les Global, elle intervient donc sur les appareils haut de gamme du constructeur canadien. On peut estimer que les Global 7000 et 8000 s’ajouteront à ce portefeuille, une fois qu’ils seront entrés en service, respectivement au second semestre 2018 et en 2019.
Selon le communiqué de Bombardier : « MAGA Aviation peut envoyer une équipe d’intervention AOG (avion immobilisé au sol) et un camion d’intervention mobile entièrement équipé partout en Amérique du Sud pour permettre aux avions de voler à nouveau après un temps d’attente minimal. » La société dispose également d’un hangar de maintenance de 2 230 m². En sus, Le constructeur canadien possède un bureau de soutien régional, en propre, à São Paulo. Il a également des dépôts de pièces détachées à Miami (Floride) et São Paulo et un centre de service en propre à Fort Lauderdale (Floride), tout ou en partie dédiés à l’Amérique centrale et du Sud.
Bombardier estime que l’Amérique latine représente un marché potentiel de 650 avions d’affaires neufs à livrer sur les dix prochaines années. Cela en ferait le quatrième marché mondial derrière l’Amérique du Nord, l’Europe et la Chine. Ces prévisions sont largement revues à la baisse par rapport à celles de l’an dernier, qui prévoyaient 790 livraisons (soit la troisième place mondiale), notamment à cause de la crise économique brésilienne ou encore la crise politique au Venezuela.
A l’heure actuelle, 2 000 avions d’affaires sont en service dans la région, dont 80 % se répartissent entre l’Argentine, le Brésil, le Mexique et le Venezuela. Avec près de 685 avions, dont environ 125 au Brésil, Bombardier s’est adjugé le tiers du marché.
Au-delà de l’Amérique latine, Bombardier renforce son réseau à plusieurs endroits à travers le monde : deux nouveaux centres de service en propre ont été ouverts à Tianjin (Chine) en avril et à Biggin Hill (Royaume-Uni) en mai, cinq nouvelles sociétés basées en Autriche, en France et en Italie ont rejoint le réseau de centres agréés de maintenance en ligne et de nouvelles installations doivent voir le jour à Fort Lauderdale en 2018.