Alors qu’il vient juste de présenter son nouveau plan stratégique Succeed Together fin janvier, Daher est à nouveau sous les feux de la rampe avec l’inauguration de deux nouveaux sites les 2 et 6 février. Le premier est un pôle de maintenance et de logistique dédié au MCO des avions d’entraînement de l’armée de l’Air. Il est situé à Merpins (Charente) à proximité de la base aérienne 709 de Cognac. Le second est une usine de production dans la zone franche de Tanger (Maroc), à côté de l’aéroport Ibn Batouta, comme annoncée par Didier Kayat, directeur général de Daher, lors de la présentation des résultats de l’entreprise de taille intermédiaire (ETI).
Le site de Merpins aura une double fonction. Ses 1 400 m² abritent tout d’abord un centre de maintenance agréé pour la réparation d’équipements aéronautiques par les autorités militaires françaises (FRA 145), ainsi que par l’Agence européenne de la sécurité aérienne (Part 145). Il doit assurer le MCO de la flotte de TB 30 Epsilon et Grob 120 dans le cadre d’un contrat de trois ans avec Cassidian Aviation Training Services (CATS), signé en août 2017. Cette filiale d’Airbus Defense and Space est chargée de la « mise à disposition d’heures de vol et d’utilisation d’entraîneurs sur la BA 709 de Cognac pour la formation au pilotage de base et l’orientation chasse des élèves pilotes et instructeurs militaires ».
Ce contrat prend le relais d’un précédent accord, toujours avec CATS, qui était directement assuré par Daher dans l’enceinte de la BA 709. Le matériel et une partie du personnel ont été transférés sur le nouveau site.
Un centre logistique militaire
En sus du MCO, Daher assurera des missions de logistique sur le site de Merpins, avec des entrepôts destinés au stockage et à la livraison de pièces détachées, toujours à destination des forces françaises. Le contrat a cette fois été directement conclu avec la SIMMAD (avant son remplacement en mars prochain par la DMAé). Il confie à Daher la fourniture et la livraison en continu de pièces pour les cinq types d’avions d’entraînement et de liaison utilisés par les militaires français, soit une centaine d’avions répartis sur sept bases.
Ce site, qui emploie aujourd’hui 45 personnes, est ainsi appelé à devenir « le centre opérationnel des contrats de MCO entre la SIMMAD et Daher », à en croire l’industriel français. S’il est donc essentiellement dédié au soutien des flottes gouvernementales, Daher n’exclut pas pour autant de développer son activité à en croire son communiqué : « Ce nouvel outil est clairement dimensionné pour s’ouvrir à de nouveaux marchés et répondre aux opportunités à venir y compris sur le marché des écoles de pilotage civiles. »
Le Maroc, valeur sûre
Il n’y a pas que dans le domaine du soutien que Daher entend bien croître. L’ouverture d’une troisième usine de production au Maroc en est la preuve. Ce nouveau site vient s’ajouter à ceux ouverts en 2001, déjà à Tanger, et en 2007, à Casablanca. Il est dédié à la production de structures métalliques et composites, ainsi que celle de pièces pour l’environnement moteur des avions. Il permettra à Daher de répondre à la demande croissante de ses clients pour soutenir leur montée en cadence. L’entreprise cite entre autres Airbus Commercial Aircraft, Airbus Helicopters et Dassault.
Si elle n’a été inaugurée que le 6 février, l’usine est opérationnelle depuis le 3e trimestre 2017. Elle s’étend sur 10 000 m², qui viennent s’ajouter aux 20 000 m² déjà installés sur les deux premiers sites. Son établissement a nécessité plus de 15 millions d’euros d’investissement de la part de Daher. A terme, l’usine emploiera 250 personnes, en plus des 550 postes déjà en place dans le pays.
Le choix du Maroc répond à une logique classique de réduction des coûts de production, tout en ayant l’assurance de disposer sur place d’une main-d’oeuvre qualifiée, comme l’explique Didier Kayat : « La formation, la qualité de travail, la rigueur apportée au respect des processus et des normes de qualité, la proximité géographique et les coûts globaux sont autant de facteurs qui nous ont convaincus de renforcer notre présence industrielle au Maroc. »