Le travail commence pour Benjamin Smith. Le nouveau directeur général d’Air France-KLM a pris ses fonctions le 17 septembre. Il a déjà réuni le comité d’entreprise du groupe et prévoit de rencontrer les syndicats et les équipes d’Air France tout au long de la semaine.
Il a fait un premier geste envers la compagnie en décidant d’investir la moitié de sa rémunération fixe (soit 450 000 euros) dans le capital du groupe. « C’est une manière d’afficher ma confiance dans notre futur succès. […] Je m’investis parce que je pense que nous pouvons gagner sur notre marché et devenir numéro un, mais aussi parce que je veux vous montrer mon engagement », a-t-il affirmé, selon l’AFP.
C’est un geste symbolique, le salaire de l’ancien numéro deux d’Air Canada étant l’un des points ayant attisé le mécontentement de l’intersyndicale d’Air France lorsque sa nomination a été annoncée. Sa rémunération fixe a en effet été fixée à 900 000 euros, auxquels s’ajouteront des primes dont le montant évoluera selon les performances du groupe, et est trois fois supérieure à celle de son prédécesseur Jean-Marc Janaillac.
Benjamin Smith a désormais la lourde de tâche de donner un projet stratégique au groupe, qui lui permette de se hisser au niveau de ses principaux concurrents européens et de lutter contre les compagnies du Golfe sur le long-courrier et contre les low-cost sur le moyen-courrier. Parmi les dossiers laissés en suspens après le départ de Jean-Marc Janaillac se trouve celui du renouvellement de la flotte moyen-courrier et court-courrier. Avant les épisodes de grève du printemps et le départ de l’ancien PDG, un appel d’offres était notamment envisagé pour le second semestre pour renouveler la flotte de HOP! Air France, dans le cadre d’un plan stratégique plus large dont les grandes lignes devaient être présentées au mois de juin dernier.
Mais il faudra également que Ben Smith déploie une part conséquente de son énergie à dialoguer avec les syndicats, ceux d’Air France étant particulièrement méfiants envers le Canadien. Après l’agitation provoquée par sa nomination le 16 août, l’intersyndicale a signalé que seul un durcissement du conflit leur permettrait d’obtenir le déblocage des salaires et une hausse générale de 5,1% des rémunérations, avant de finalement temporiser et d’annoncer qu’il n’y aurait pas de grève dès son arrivée.
Le dialogue social n’est pas un exercice inconnu pour le jeune Canadien (47 ans) qui a plus que fait ses preuves au sein d’Air Canada et a réussi à s’accorder avec les syndicats de navigants tout en permettant la création et le développement de Rouge.