Lors de la présentation de ses résultats annuels le 20 novembre, easyJet a également révélé les derniers aménagements auxquels elle avait procédé dans son carnet de commandes auprès d’Airbus. Afin de s’assurer une flexibilité optimale dans ses livraisons d’A320neo, la low-cost a converti en commande ferme dix-sept appareils jusqu’alors couverts par des droits d’achat. En parallèle, elle a annoncé le report de la livraison de dix-huit appareils de jusqu’à deux ans.
L’objectif pour elle est de pouvoir adapter rapidement ses livraisons à un retournement de tendance, alors que la période à venir s’annonce plutôt houleuse avec les échéances liées au Brexit principalement mais aussi les difficultés des concurrentes ou les dysfonctionnements dans le trafic. Au 30 septembre, date de clôture de son année fiscale, elle exploitait 315 appareils. Elle en comptera 329 à la fin septembre 2019 mais pourra à partir de là choisir de stabiliser ce nombre, de l’augmenter jusqu’à 385 si la conjoncture est bonne ou de le réduire à 316 si les difficultés sont trop importantes.
Elle a également décidé de convertir vingt-cinq autres droits d’achat en options, ce qui lui assure des créneaux de livraison jusqu’en 2024. Elle détient désormais une centaine d’A320neo et 27 A321neo en commande ferme, 25 A320neo en option et 58 A320neo couverts par des droits d’achat.
Ces annonces ont été faites par Johan Lundgren, le CEO d’easyJet, durant le bilan annuel de la compagnie. Celle-ci a connu une année excellente, avec une croissance de 16,8% de son chiffre d’affaires à 6,6 milliards d’euros et une augmentation de 17,4% de son bénéfice à 402 millions d’euros. Celui-ci a pourtant été ralenti par une augmentation de ses coûts, due à l’installation à l’aéroport de Tegel (qui a occasionné une perte sur l’année de 171 millions d’euros), aux perturbations liées au contrôle aérien (qui ont quasiment triplé le nombre d’annulations de vols sur l’année par rapport à 2017) et l’augmentation des coûts de son personnel navigant.
Le CEO d’easyJet est également revenu sur le Brexit, rappelant que la compagnie s’y préparait depuis deux ans. Elle a désormais trois entités, au Royaume-Uni, en Suisse et en Autriche et compte 170 appareils enregistrés au Royaume-Uni, 117 en Autriche et 28 en Suisse. Elle est également en train de transférer les licences de 1 400 pilotes du Royaume-Uni vers l’Europe et de transférer plus de 3 000 PNC. Elle travaille par ailleurs avec ses fournisseurs de services de maintenance afin de s’assurer que les opérations autrichiennes n’aient pas de dépendances aux opérations britannique en termes d’entretien de flotte et de pièces détachées, vérifiant qu’ils ont des certificats européens et que les pièces sont basées au bon endroit (pour éviter les retards d’acheminement que pourraient occasionner le passage de la douane).
Elle a également bien avancé dans la transformation de son actionnariat : il compte à ce jour 47% de ressortissants européens (y compris ceux venant de Suisse, de Suède, Norvège, Islande et Liechtenstein) et easyJet a le pouvoir, si nécessaire, de retirer à certains leurs droits de vote, voire les forcer à céder leurs actions pour se conformer à la loi sur la propriété des compagnies aériennes, ce qui pourrait s’avérer utile en cas de Brexit sans accord le 29 mars – si un accord est conclu, une période de transition s’engagera jusqu’au 31 décembre 2020, ce qui donnera du temps à la low-cost pour faire encore évoluer l’actionnariat sans avoir à le contraindre. Mais celle-ci a réaffirmé sa confiance en la volonté exprimée du Royaume-Uni et de l’Europe de maintenir les liaisons aériennes et souligne que les passagers sont eux aussi confiants puisque les réservations pour la saison été sont aussi bonnes que l’année dernière.
Pour rappel, les vols entre le Royaume-Uni et l’Union européenne représentent 35% des capacités de la compagnie.