Joon s’accorde un mois de répit avant de se lancer dans la mêlée. La nouvelle compagnie du groupe Air France-KLM inaugurera ses opérations le 1er décembre avec quatre destinations moyen-courrier au départ de Paris CDG : Barcelone, Berlin, Lisbonne et Porto. Les fréquences seront tout de suite soutenues, par exemple vers Barcelone avec sept vols par jour ou Berlin, avec cinq vols par jour. Puis, à compter de la saison été 2018, les opérations long-courrier seront inaugurées, avec des vols vers Fortaleza (Brésil) et Mahé (Seychelles).
Franck Terner, le directeur général d’Air France, a tout de suite rappelé l’essence de la compagnie : « Joon est un pilier pour Air France, pour reprendre l’offensive ». Elle doit en effet permettre « d’ouvrir ou de rouvrir des routes où Air France subit la concurrence frontale de transporteurs agressifs ». C’est pourquoi par exemple les opérations d’Air France à Barcelone seront transférées à la nouvelle compagnie.
Jean-Michel Mathieu et Franck Terner, directeur général d’Air France
Mais, comme Air France le répète depuis des mois, Joon ne doit pas être une compagnie low-cost. Si elle doit permettre une réduction des coûts opérationnels par des gains de productivité et des gains d’efficacité liés à l’innovation, sa vocation reste de nourrir le hub de CDG et elle maintient donc une partie du service à bord d’Air France pour ne pas perturber un voyageur qui arriverait au hub sur un vol Joon et poursuivrait son voyage sur un long-courrier d’Air France. Sur les vols moyen-courrier, dotés de deux classes de voyage, le café, le thé, le jus d’orange et l’eau restent gratuits. Les passagers désirant manger ou boire autre chose pourront choisir à la carte.
En ce qui concerne le long-courrier Joon, la définition de l’offre est toujours en cours mais un principe a été arrêté : quelle que soit la classe de voyage, un voire deux repas complets seront servis à bord sans supplément – leur nombre dépend du temps de vol. Une carte permettra de choisir ses à-côtés. Dans un premier temps, aucun menu ne pourra être réservé avant le vol mais c’est un aspect de l’offre sur lequel la compagnie travaille. De même, contrairement aux compagnies low-cost, les A340-300 seront dotés de trois classes de voyage : affaires, Premium Economy et économique. Jean-Michel Mathieu, le directeur général de Joon, précise que les appareils seront reconfigurés avant d’être transférés vers Joon – comme aujourd’hui, ils compteront 30 fauteuils de classe affaires et 21 de Premium Economy mais 227 sièges en classe économique, soit trois de plus que dans la configuration actuelle.
Les plans pour la flotte n’ont pas changé : Joon doit opérer avec 28 appareils en 2020, dix-huit appareils de la famille A320 et dix A350 – qui soutiendront puis remplaceront progressivement les A340-300 à partir de 2019. Le recrutement de 140 PNC est en cours pour le lancement. En 2020, plus d’un millier de personnes travailleront au sein de Joon – dont vingt au sol. Les pilotes quant à eux viennent d’Air France et pourront voler indifféremment sur Air France ou sur Joon.
Ceci est l’un des signes de la forte dépendance de Joon à sa maison-mère. Elle opère en effet des vols affrétés par Air France, avec du personnel navigant technique Air France, le pricing, le handling, l’assistance commerciale, le programme fidélité Air France et la maintenance AFI KLM E&M. A noter qu’un audit est en cours pour que Joon possède son propre certificat de transporteur aérien. Franck Terner confirme donc qu’il n’est pas exclu que Joon, qui doit s’intégrer totalement dans le réseau Air France, puisse desservir des destinations sur l’Atlantique Nord.
Afin de véhiculer une image de jeunesse, de flexibilité et d’innovation, Joon a choisi des uniformes qu’elle qualifie de « rupturistes » pour ses PNC, basés sur la décontraction, notamment avec les baskets blanches, une première dans le monde de l’aérien selon elle