Les opérations parisiennes de LEVEL passent de l’état de projet à la réalisation aujourd’hui. Willie Walsh, le président du groupe IAG, était en effet présent à l’aéroport d’Orly le 2 juillet pour célébrer le premier vol de sa filiale low-cost (jusqu’à récemment) long-courrier depuis Paris, avec Montréal pour destination inaugurale. Il a profité de l’occasion pour annoncer une nouvelle augmentation de sa flotte, qui intègrera deux nouveaux A330-200 l’été prochain.
L’un de ces A330-200 sera affecté aux opérations depuis Paris, portant le nombre d’appareils basés à Orly (Ouest) à trois ; l’autre est destiné à étoffer une nouvelle fois la flotte à Barcelone, qui atteindra ainsi les quatre gros-porteurs. Le développement de la compagnie est donc bien programmé.
En attendant, LEVEL s’occupe de son lancement opérationnel en France. Pour le moment, la compagnie n’a qu’un A330-200 en service, qui lui permet de lancer Montréal aujourd’hui puis Pointe-à-Pitre le 3 juillet. Un second appareil doit être réceptionné cet été, qui permettra d’introduire les opérations vers Fort-de-France et New York début septembre.
La transformation des activités d’OpenSkies aux standards de LEVEL est par ailleurs quasiment achevée. La compagnie française, dont le certificat d’opérateur est repris par LEVEL, a déjà rendu deux Boeing 757-200 à ses lessors. Les deux derniers appareils, un 757 et un 767-300ER, quitteront la flotte en septembre avec l’arrivée du deuxième A330. Par ailleurs, les équipages (120 membres du personnel navigant) ont été formés sur A330 et une cinquantaine de recrutements a eu lieu.
La marque LEVEL appelée à se développer
Willie Walsh s’est de nouveau félicité du succès des opérations de LEVEL, dont il affirme qu’elle crée de nouveaux flux de voyageurs. « Prenez la liaison Barcelone – Buenos Aires, elle a un coefficient de remplissage de plus de 90% et son ouverture n’a pas eu d’impact sur la ligne Madrid – Buenos Aires d’Iberia », affirme-t-il.
La marque est même assez reconnue pour que le groupe IAG la préfère à Vueling pour ses nouvelles opérations low-cost moyen-courrier à Vienne. « Le succès de LEVEL nous donne suffisamment de confiance pour nous étendre. » Le projet, dévoilé la semaine dernière et rendu possible par la reprise des créneaux abandonnés par Laudamotion, décollera le 17 juillet avec quatre A321. A la question de savoir si Vienne n’est qu’une première base dans un projet plus vaste, Willie Walsh répond : « nous nous concentrons sur Vienne au début mais il n’est pas exclu que nous regardions ailleurs. Et nous utiliserons également Vueling pour nous étendre. » Une base LEVEL long-courrier à Vienne est également à l’étude.
« Pour nous, la stratégie multi-marque s’est montrée très efficace. Il est possible de servir différents marchés avec des marques différentes et cela ne nous choque pas d’en avoir plusieurs dans un même aéroport. Nous choisissons en fonction de la reconnaissance du marché », poursuit Willie Walsh. Dans l’hypothèse d’une reprise de Norwegian, la marque ne serait donc pas nécessairement abandonnée, indique-t-il.
« Nous croyons fermement que le low-cost long-courrier peut être rentable »
En ce qui concerne ce dossier Norwegian, Willie Walsh a indiqué : « pour le moment, nous détenons une participation d’environ 4%. Mais nous n’avons plus eu de contact avec Norwegian depuis le mois de mai. C’est pour cela que nous ajoutons deux A330 dans la flotte : notre intention est d’étendre LEVEL. »
Le président d’IAG reconnaît à la compagnie norvégienne qu’elle a su démontrer qu’il existait un marché pour le low-cost long-courrier. « Mais Bjorn Kjos n’a pas réussi à démontrer qu’on pouvait en faire un succès financièrement. Nous pensons que nous le pouvons. Nous croyons fermement que le low-cost long-courrier peut être rentable, sinon nous ne nous serions pas lancés. En nous appuyant sur les forces d’IAG, nous avons une base de coûts low-cost », commente-t-il, en ajoutant qu’un baril de pétrole à 80 dollars ne l’inquiétait en aucune mesure. L’objectif de dégager un bénéfice opérationnel en 2018 tient toujours.
En ce qui concerne la flotte de LEVEL, Willie Walsh est très satisfait du choix de l’A330-200 : « Airbus nous a fait une offre très avantageuse, nous connaissons très bien l’appareil puisque Aer Lingus et Iberia volent avec et il convient parfaitement à notre réseau. » Mais à l’avenir, il n’exclut pas une flotte de 787, avion que British Airways connaît, et suggère que l’A321LR pourrait lui aussi avoir sa place.
Enfin, LEVEL va bientôt avoir son CEO dédié. Bien que cette personne ait été choisie il y a plusieurs mois, elle est toujours en poste actuellement et Willie Walsh n’a pas souhaité révéler son identité. Mais cela ne saurait tarder.