Lufthansa a beau être l’une des groupes les plus efficaces d’Europe, il continue de chercher des économies partout et de trouver des pistes d’améliorations de ses performances. Présentant ses résultats pour le troisième trimestre 2019, le groupe a rappelé les mesures en cours de mise en place pour améliorer ses recettes et ses marges, notamment dans ses entités les moins performantes que sont Eurowings, Austrian Airlines et Brussels Airlines et notamment en simplifiant sa flotte. Mais il a également confirmé le retrait anticipé de ses MD-11 chez sa filiale cargo.
Désireuse d’être moins exposée au déclin continu de l’activité cargo, Lufthansa Cargo va réduire et standardiser sa flotte. La réduction sera conséquente puisqu’elle consiste à faire sortir ses dix MD-11 cargo de la flotte d’ici la fin 2020 et à introduire deux nouveaux Boeing 777F (qui porteront leur nombre à neuf). La compagnie souligne que les opérations sont particulièrement difficiles entre l’Europe et l’Asie.
En ce qui concerne Eurowings, la restructuration semble commencer à porter ses fruits. Le résultat opérationnel s’est amélioré de 39% (à 169 millions d’euros) au troisième trimestre, tout comme la recette unitaire. Ceci est notamment dû à la réduction des capacités de la compagnie, entraînée par le début du transfert des opérations long-courrier vers les compagnies traditionnelles. Bien que le déficit se soit creusé par rapport à 2018 si l’on considère une période de neuf mois, Lufthansa vise la rentabilité de sa filiale low-cost en 2021 et une marge opérationnelle de 7% à long terme.
Le transfert du long-courrier va se poursuivre jusqu’à la fin de l’année (cinq appareils ont été transférés la semaine dernière) et les activités seront comptabilisées comme faisant partie intégrante des « compagnies de réseau » dès le premier trimestre 2020. Malgré les difficultés que l’activité a rencontrées au sein d’Eurowings, Lufthansa estime que le long-courrier loisir est promis à un bel avenir en Allemagne et compte structurer l’activité sur le modèle d’Edelweiss.
Côté compagnies traditionnelles, Lufthansa et Swiss semblent atteindre leurs objectifs de performance, contrairement à Austrian Airlines et Brussels Airlines. Pour elles, des actions correctives sont prévues, qui ont déjà été lancées. Austrian Airlines va ainsi se recentrer sur son hub de Vienne et abandonner toutes ses bases hors de la capitale, afin de jeter ses forces dans la lutte contre les low-cost en Autriche – le hub de Vienne est le seul du groupe dans lequel Lufthansa s’attend à voir la concurrence augmenter cet hiver. La standardisation de sa flotte est également lancée, avec le remplacement progressif des Q400 par des A320. En ajoutant à cela des mesures de productivité et de réduction des coûts de personnel, Austrian devrait faire 90 millions d’euros d’économies annuelles d’ici fin 2021.
Quant à Brussels Airlines, intégrée plus récemment, elle doit encore finaliser une restructuration de son réseau et mettre en place l’ensemble des synergies qui peuvent être trouvées avec les autres compagnies au sein du groupe. Elle aussi passe actuellement par une phase de standardisation de sa flotte (basée sur l’A330) et va également se digitaliser davantage.
Côté flotte, Lufthansa est en train de réviser le rythme de ses livraisons à venir – actuellement elle reçoit un appareil neuf toutes les deux semaines environ. Le niveau de ses investissements (dont l’écrasante majorité est représentée par ce poste) devrait baisser en 2020 par rapport aux 3,6 milliards d’euros de 2019, notamment en raison du retard du 777X. La compagnie n’attend ainsi plus les quatre exemplaires de l’appareil qu’elle devait recevoir en 2020.