Les théories continuent de se succéder concernant la dernière partie du vol MH370. Le quotidien The Australian cite le 9 août une nouvelle étude réalisée avec Boeing et l’équipe scientifique et technique du ministère de la Défense australien qui affirmerait que le 777-200ER de Malaysia Airlines aurait chuté à une vitesse élevée et selon un mouvement phugoïde, qui confirmerait que la zone de recherches définie est la bonne.
Ainsi, après que le 777 a été à court de carburant, le moteur droit se serait éteint, suivi, quinze minutes plus tard, du moteur gauche. Selon Boeing, l’appareil aurait alors perdu de la vitesse et de la portance puis piqué du nez, amorçant une descente très rapide qui lui aurait fait regagner de la portance donc reprendre de l’altitude puis de nouveau perdre de la vitesse, de la portance et piquer du nez et ainsi de suite jusqu’au moment où il a touché la surface de l’océan Indien (le mouvement phugoïde). Cette description serait cohérente avec les signaux envoyés automatiquement par l’avion au satellite. Selon l’avionneur américain, la vitesse de chute aurait oscillé entre 12 000 et 20 000 pieds par minute. Et selon le commissaire en chef de l’ATSB (Australian Transport Safety Bureau), Greg Hood, personne n’aurait eu l’appareil sous contrôle à ce moment-là.
Cette analyse s’oppose à une autre exposée il y a quelques jours, selon laquelle un pilote aurait fait planer le 777 après l’extinction des moteurs. Un ancien enquêteur du bureau de la sécurité des transports canadien BST estime que l’état du flaperon retrouvé sur une plage de La Réunion et actuellement examiné par le BEA est une preuve que les volets étaient déployés au moment où l’appareil s’est abîmé en mer, suggérant que quelqu’un se trouvait alors aux commandes du 777. Selon son appréciation, l’appareil aurait pu poursuivre sa route plus longtemps et toucher la surface de l’océan au sud de la zone de recherches.
Peter Foley, le directeur des recherches à l’ATSB, avait alors réagi en disant que les enquêteurs n’avaient jamais exclu que quelqu’un ait pu se trouver aux commandes jusqu’au bout mais qu’ils souhaitaient en avoir la preuve. Indiquant alors déjà que les signaux traduisaient un taux de descente très rapide, il avait reconnu que les premières données du BEA accréditaient la possibilité que le flaperon fut déployé. Plusieurs autres débris provenant certainement du 777 de Malaysia Airlines ont été retrouvés et sont en cours d’analyse, principalement dans les laboratoires de l’ATSB. Le dernier en date est un volet issu de l’aile droite découvert sur les plages de l’île tanzanienne de Pemba.
Définie notamment grâce aux données satellite d’Inmarsat, la zone de recherches actuelle couvre une surface de 120 000 km² dans le sud de l’océan Indien, au large de la côte ouest australienne, dont 110 000 km² ont été explorés. L’ATSB a souligné qu’elle ne serait pas agrandie sauf si de nouvelles preuves crédibles permettaient de déterminer une nouvelle zone potentielle de disparition. Mais pour le moment, le mystère du vol MH370 ne semble pas près d’être élucidé.