Le Groupe ADP a lui aussi été mis en difficulté par la crise. Avec une baisse de 60,4% de son trafic au niveau mondial, le groupe a vu son chiffre d’affaires annuel divisé par deux à 2,14 milliards d’euros et son résultat net s’effondre pour devenir négatif de 1,17 milliard d’euros.
Le groupe a toutefois réussi à conserver un EBITDA positif quoiqu’en chute de 90,5%, à 168 millions d’euros. Ceci a notamment été rendu possible par un plan d’économies drastique, qui a notamment mené à une fermeture partielle des infrastructures (comme celle d’Orly 4 depuis le début de la semaine), et les efforts des salariés. Un accord de rupture conventionnelle a été conclu en décembre, prévoyant le départ de 1 150 collaborateurs.
Concernant la trésorerie, le groupe estime l’avoir stabilisée. Il envisage « sereinement l’année 2021 », commente Philippe Pascal, son directeur général adjoint Finances, et « ne brûl[e] quasiment plus de cash ». Alors que la dette a augmenté de 40% en 2020, l’endettement devrait pouvoir être maîtrisé en 2021 et 2022.
La situation a été plus difficile pour les aéroports parisiens que dans le reste du monde. Paris Aéroport a perdu 69,4% de son trafic (33,1 millions de passagers) et 58,8% de ses mouvements. La reprise devrait aussi y être plus lente. Le groupe estime en effet que le niveau de trafic de 2021 sera compris entre 45% et 55% du trafic de l’année 2019, avec un certain dynamisme de ses concessions et actifs à l’étranger, tandis que celui pour Paris Aéroports devrait être compris entre 35% et 45% de celui de 2019. Il s’attendait auparavant à une dizaine de points de pourcentage de plus mais a révisé ses hypothèses au regard du durcissement des restrictions en Europe.
Le groupe continue également à se préparer à une reprise très lente et n’imagine toujours pas un retour aux niveaux de trafic de 2019 avant 2024 voire 2027.