Invité du Podcast de l’Aviation cette semaine, Olivier Andriès, directeur général de Safran.
Safran vient de publier ses résultats annuels, qui témoignent d’une nouvelle année de croissance. Pour le Podcast de l’Aviation, Olivier Andriès retrace les grandes lignes de l’année 2022, bonne année marquée malgré tout par un contexte très difficile. Le groupe a pu remporter des contrats majeurs pour ses moteurs et équipements, aussi bien dans le domaine civil que militaire. Il a mené des cessions et des acquisitions pour renforcer ses activités dans le domaine des systèmes critiques pour les avions, et a massivement recruté – une tendance qui doit se poursuivre en 2023. Cependant, le groupe reste inquiet et très vigilant sur l’état de sa chaîne d’approvisionnement, principal frein aujourd’hui de la croissance de ses activités.
Safran a publié un chiffre d’affaires de 19 milliards d’euros en hausse de 25 % (15,8 % en organique), porté par le rebond de l’activité de services des moteurs civils et des équipements, l’augmentation majeure des livraisons de moteurs (1 196 moteurs livrés contre 952 en 2021) et le bon niveau de la demande de services pour les intérieurs d’avions. Le résultat opérationnel courant est quant à lui en hausse de 33% à 2,4 milliards d’euros et le flux de trésorerie disponible dépasse les attentes à 2,66 milliards d’euros.
Pourtant, le groupe a évolué dans un contexte économique plutôt difficile, marqué par l’inflation, la fermeture de toutes ses activités en Russie depuis février 2022 (ce qui a eu un impact de 300 millions d’euros sur le chiffre d’affaires), le renchérissement des matières premières et les tensions dans la chaîne d’approvisionnement.
Olivier Andriès s’attend à ce que ces tensions ne s’apaisent pas durant 2023 et à ce que les équipes de Safran restent pleinement mobilisées pour atténuer au maximum l’impact sur la production. Mais grâce à la robustesse de la demande, cela n’empêchera pas le groupe de croître : il vise un chiffre d’affaires de 23 milliards d’euros en 2023 et un résultat opérationnel de 3 milliards d’euros. Il prévoit par ailleurs 12 000 recrutements dans le monde durant l’année, dont 4 500 en France.