Boeing se prépare à une nouvelle campagne de démonstrateur technologique. Cette année, l’avionneur s’est associé à Alaska Airlines, qui va prêter l’un de ses Boeing 737 MAX 9 en attente de livraison pour tester près d’une vingtaine d’innovations technologiques destinées à améliorer l’efficacité économique et environnementale de l’aviation, ainsi que sa sécurité. La campagne d’essais en vol doit débuter le 29 juin et s’achèvera le 2 décembre.
L’ecoDemonstrator va parfaitement s’inscrire dans l’air du temps : une grande partie des technologies à tester porte sur l’amélioration de l’empreinte écologique des appareils. Par exemple, Boeing met en avant le travail sur un remplaçant au gaz halon 1301, utilisé pour éteindre les incendies moteurs mais qui n’est plus produit et est néfaste pour la couche d’ozone. Il s’agit du CF3 I, produit par Meggitt et actuellement en cours de test.
Boeing va également collaborer avec la NOAA (l’agence américaine responsable de l’étude des océans et de l’atmosphère) pour la mesure du niveau des gaz à effet de serre dans l’atmosphère. L’essai portera sur une stratégie de prélèvement de l’air pour analyse, qui doit maîtriser le coût d’installation de l’équipement et minimiser l’effet sur les opérations. A terme, l’objectif est d’installer ces équipements sur des avions commerciaux, afin d’obtenir un maximum de données, ce qui doit permettre à l’agence d’affiner ses programmes de modélisation climatique et de prévision météorologique.
La réduction des émissions sonores des moteurs reste également au coeur des préoccupations de Boeing, qui va tester des concepts de revêtements et traitements acoustiques à l’intérieur de la nacelle, notamment au niveau des fixations des inverseurs de poussée. Ceux-ci seront appliqués sur le moteur droit uniquement. Ils pourraient par la suite être appliqués sur les moteurs en service comme permettre d’améliorer les modèles de nouvelle génération.
Par ailleurs, une nouvelle utilisation a été trouvée pour les matériaux composites en carbone issus de la production des ailes du 777X : ils ont été recyclés dans des panneaux latéraux de cabine au lieu d’être jetés. Des essais doivent permettre de vérifier que leurs performances acoustiques et de masse répondent au cahier des charges en termes de performance.
D’autres technologies diverses seront évaluées, comme des feux anticollision d’Hanwha, un système de surveillance de la pression des pneus, des procédures de vol plus efficientes ou, toujours, le recours à l’utilisation de carburant durable d’aviation (ici produit par World Energy à partir de déchets agricoles), qui sera systématique à chaque vol. Boeing devrait ainsi progresser vers l’objectif qu’il s’est donné au début de l’année : faire en sorte que ses avions commerciaux puissent être propulsés par des carburants 100 % durables d’ici à 2030.
Une attention particulière sera également apportée à la sécurité des vols, notamment en termes de propreté de la cabine. L’utilisation de la baguette UV (validée lors du précédent programme d’ecoDemonstrateur l’année dernière et commercialisée) se poursuivra. Par ailleurs, vingt ventilateurs situés au-dessus des sièges passagers ont été modifiés et dotés de buses spéciales imprimées en 3D qui créent un rideau d’air entre les rangées de sièges. Ils évitent ainsi aux particules en suspension dans l’air de se déplacer et pourraient ajouter une sécurité supplémentaire aux côtés des filtres HEPA et du renouvellement traditionnel de l’air.
Boeing rappelle que le programme ecoDemonstrator a été lancé en 2012 et que près de deux cents technologies ont été testées en vol sur les huit campagnes organisées dans cette période.