Le ministère de la Défense annonce le succès d’un nouveau tir d’évaluation des forces (TEF) d’un ASMPA (sans charge nucléaire) depuis un Rafale M. La démonstration a eu lieu ce 14 février et a mobilisé un Rafale de la Marine nationale ayant décollé depuis la BA 702 d’Avord pour un vol « de plus de quatre heures ». Le chasseur a effectué « toutes les phases caractéristiques d’une mission de dissuasion nucléaire », à savoir le ravitaillement en vol, la pénétration à basse altitude, le suivi de terrain et le tir de précision. Celui-ci a eu lieu sur le site de la DGA Essais de missiles de Biscarrosse.
Ces TEF ont lieu de manière régulière, soit par des Mirage 2000N, soit par des Rafale de l’armée de l’air ou de la Marine nationale, afin de valider les procédures et la capacité des forces aériennes stratégiques. Lancé à la fin des années 1990, l’ASMPA équipe outre les Rafale Air et Marine les Mirage 2000NK3 du 2/4 « La Fayette ». Dans un discours sur la dissuasion nucléaire, le président de la République François Hollande avait indiqué en 2015 que l’arsenal français était composé de 300 têtes nucléaires, de 54 vecteurs ASMPA et de trois lots de 16 missiles mer-sol tirés depuis les SNLE.
La composante aéroportée de la dissuasion nucléaire entame progressivement son renouvellement, avec le retrait du service actif des Mirage 2000N à l’horizon 2018 et un passage au « tout Rafale », mais aussi avec la commande de nouveaux avions ravitailleurs A330 MRTT, dont 12 exemplaires remplaceront à termes les 14 C-135FR… quasiment aussi âgés que les forces aériennes stratégiques elles-mêmes.