Après les antennes relais dans les rues, voici les satellites relais dans l’espace. Airbus a annoncé la réussite de la mise en service de son système SpaceDataHighway, le 19 mars. Son premier satellite relais EDRS-A (Système européen de relais de données par satellite) est désormais opérationnel et a commencé son travail au profit du programme de surveillance de la Terre Copernicus. Il a ainsi transmis à l’Agence spatiale européenne (ESA) de premières images de notre planète, prises par le satellite d’observation Sentinel-2A.
Le SpaceDataHighway est un système de télécommunications constitué d’une constellation de satellites – en cours de déploiement et qui ne compte encore qu’une unité – positionnés en orbite géostationnaire et d’un réseau de stations au sol. Il crée ainsi des noeuds de communication pour faire le relai entre divers objets évoluant autour du globe – satellites en orbite basse (LEO) ou aéronefs – et l’Europe.
Ses satellites géostationnaires se connectent via un système de communication laser, d’une portée de 75 000 km, aux objets en question pour récupérer les données qu’ils génèrent. Ils les renvoient ensuite en quasi-temps réel vers les stations au sol. Une fois complet, le système disposera d’un débit de transmission pouvant aller jusqu’à 1,8 Gbit/s, et pourra envoyer ainsi vers la Terre jusqu’à 40 téraoctets de données par jour. Airbus parle ainsi d’une première « fibre optique de l’espace ».
Lancé en janvier 2016, EDRS-A est le premier satellite de cette constellation. Positionné à 9° de longitude Est, à hauteur de l’Europe occidentale, il permet de couvrir une zone comprise entre la côte Est américaine et l’Inde. EDRS-C doit être lancé cette année. Il sera positionné à 31° Est, au niveau de l’Europe orientale. Un troisième satellite, EDRS-D, est prévu. Sa position exacte n’a pas encore été communiquée, mais devrait se situer au-dessus de la région Asie-Pacifique.
Le premier utilisateur de ce service est donc le programme Copernicus, avec ses satellites d’observation Sentinel-1A, 1B, 2A et 2B, au titre d’un accord passé en 2015 par l’Union européenne et l’ESA avec Airbus.
L’industriel européen estime qu’avec son SpaceDataHighway, les satellites Sentinel-1A et 1B peuvent envoyer un volume d’images sur terre de moitié plus important que par leurs propres moyens. De même, il déclare que cela « améliore considérablement les délais de réception des données pour les observations effectuées hors d’Europe par Sentinel-1 ». En effet, ces satellites LEO étaient jusqu’ici obligés de stocker leurs informations et d’attendre de survoler l’Europe pour les transmettre.