Suite au départ du Directeur de la stratégie d’Airbus Group Marwan Lahoud, la Direction générale de l’armement a indiqué lors de la présentation de ses résultats annuels le souhait de voir son interlocuteur privilégié remplacé par un Français. « Nous voulons un correspondant français pour traiter des problèmes français au plus haut niveau d’Airbus », a déclaré le Directeur général pour l’armement Laurent Collet-Billon le 6 mars, ajoutant : « ça doit être une personnalité qui fait évidemment partie du COMEX (comité exécutif) d’Airbus et qui doit être le Français le plus élevé dans la hiérarchie. La situation dans laquelle il n’y aurait pas de correspondant français pour la défense française au sein d’Airbus ne serait pas admissible, c’est tout ».
Le DGA met en avant la nécessité de conserver la confidentialité sur certains points du programme – évidemment non précisés – qui doivent rester spécifiquement français : « Il y a des choses qui relèvent du spécial France dont nous parlons pas avec d’autres personnes que des Français ». Il se dit confiant sur la réponse de l’industriel européen à cette exigence, alors qu’une réunion entre les pays clients de l’A400M doit se tenir à Madrid en Espagne le 30 mars prochain.
Marwan Lahoud avait annoncé le 7 février son départ d’Airbus, « compte tenu de la réorganisation du groupe », selon une source citée par l’AFP, la version officielle expliquant qu’il était « temps pour [lui] de [se] projeter dans de nouvelles perspectives » et de « relever d’autres défis ».
S’agissant de la lettre d’Airbus envoyée aux nations opératrices de l’avion de transport tactique, le DGA s’est montré plutôt réservé, indiquant : « la seule chose que je puisse vous dire, c’est que nous en avons pris bonne note ». L’OCCAR (Organisation conjointe de coopération en matière d’armement) a été saisie sur la question des arrangements et agencements de contrat. Il a cependant tenu à rassurer en rappelant que Monique Legrand-Larroche, Directrice des opérations, siège au conseil de surveillance et qu’elle suit le dossier « de très près ».