La première qualification de type dans un cadre franco-allemand, le « Cat C and manager course A400M », s’est déroulé au cours du mois d’octobre sur la base aérienne de Wunstorf en Allemagne, avec la participation de huit mécaniciens français et quatre personnels allemands. Sur les neuf journées de formation, sept ont été consacrées à la théorie, les deux autres ont été réservées à la pratique. Il s’agissait en particulier d’offrir une vision globale des capacités techniques de l’A400M et de ses différents systèmes.
Le centre de formation A400M de Wunstorf, rattaché au centre de formation technique de Faßberg de la Luftwaffe permet aux stagiaires d’obtenir une qualification de type. Les personnels français envoyés sur cette formation, des cadres, sous-officiers et officiers, ont ainsi pu apprivoiser tous les systèmes de l’avion, ainsi que différents outils pédagogiques, dont le « cargo hold trainer enhanced », livré à la Luftwaffe par Rheinmetall en septembre 2015. Reproduisant la soute d’un A400M, celui-ci permettra ainsi par la suite aux équipages, PN ou mécaniciens, de s’entraîner de la manière la plus réaliste possible aux opérations de chargement, de changement de configuration ou de maintenance. L’Allemagne ayant très tôt exprimé sa volonté d’en posséder un, la solution de mutualiser cette partie de la formation a été rapidement validée par les des deux armées de l’air, un partenariat intéressant en termes d’investissement, selon le lieutenant-colonel Christophe, commandant du CIET (Centre d’instruction des équipages de transport).
Pour cette première formation à destination des cadres, des mécaniciens avionique et vecteur, la lieutenant-colonel Diane, commandant en second de l’Escadron de soutien technique aéronautique (ESTA) sur la BA 123 d’Orléans, explique qu’il s’agissait de « mieux comprendre ce sur quoi les mécaniciens travaillent », en termes de contraintes et de points d’attention particuliers. Le bilan de cette première session « d’excellente qualité » est « très positif » et pose la « première pierre pour l’interopérabilité sur le MCO de l’A400M ».
Une mutualisation des moyens aussi bien intéressante en termes financiers que pratiques. « Les cours sont très vite pleins à Séville », explique le lieutenant-colonel Christophe, qui indique que le CIET a ainsi pu proposer quelques places sur la BA 123. Deux personnels allemands sont également venus se former au monitorat. Et dès le mois d’avril, ce sont dix aviateurs français qui partiront en Allemagne pour un stage « B1 » dédié à la maintenance, d’une durée de 14 semaines.
La formation à dimension franco-allemande n’en est pour l’instant qu’à ses débuts, les flux de formation n’étant pas encore totalement consolidés. « Le nombre de formations est lié au calendrier de livraisons et le flux en termes de formation tactique est lui directement lié à la livraison des standards », détaille le patron du CIET. L’une des prochaines réunions de l’European Air Transport Command devrait d’ailleurs porter l’organisation du flux de formation à l’ordre du jour, afin de pouvoir proposer un contenu optimisé, tant pour l’apprentissage logistique que tactique, des deux côtés du Rhin.
La France possède une « longue tradition » de formation commune avec l’Allemagne, notamment avec l’escadron mobile d’instruction de la BA 118 de Mont-de-Marsan fondé en 1967, qui a accueilli les premiers mécaniciens sur C-160 Transall. Le partenariat entre les deux pays a été renouvelé en septembre 2013, avec la signature d’un accord entre les deux CEMAA sur la formation des équipages et mécaniciens A400M. Celui-ci prévoit que la formation de type et l’entraînement logistique des équipages se fera à Wunstorf, tandis que la partie tactique s’effectuera à Orléans.