L’Allemagne envisagerait de renoncer à l’A400M en dernier recours, au cas où les difficultés techniques du programme – notamment liées aux moteurs – venaient à ne pas être résolues, selon l’hebdomadaire allemand Der Spiegel. Un article paru ce 9 mai fait état de cette éventualité, qui aurait déjà été discutée par les plus hauts gradés de la Bundeswehr.
En plus des problèmes connus de longue date et des récentes difficultés révélées sur la boîte de transmission, l’hebdomadaire indique que de trop fortes sollicitations sur les pignons auraient entraîné de la production de limaille, nécessitant ainsi de nouvelles opérations de contrôle toutes les 20 heures de vol – rendant de fait une utilisation opérationnelle plus compliquée. Le ministère allemand de la Défense pourrait décider de sortir du programme A400M et se tourner vers d’autres solutions – comme le C-130J par exemple.
Der Spiegel avait récemment évoqué la découverte de criques sur le fuselage de certains A400M de l’armée de l’air, liées à la corrosion d’un alliage aluminium qui présenterait de fait des fêlures. Ce défaut n’affecterait cependant pas les appareils de la Luftwaffe et toucherait également l’A350 ainsi que d’autres modèles civils. Les travaux de modifications pourraient durer jusqu’à sept mois, selon des sources du Spiegel.
Quelques jours avant le Spiegel, le quotidien Süddeutsche Zeitung avait pointé du doigt le manque de capacités de l’A400M. Un rapport du ministère de la Défense, que s’est procuré le quotidien, liste notamment les risques liés au programme A400M. Parmi eux, la difficulté liée à l’approvisionnement en pièces détachées pour les réacteurs, qui pourraient conduire à une immobilisation pendant plusieurs mois, ou encore l’absence de systèmes d’autoprotection – même si l’armée de l’air allemande devrait en théorie recevoir son premier exemplaire « autoprotégé » au quatrième trimestre de cette année.
Airbus Group avait indiqué dans un communiqué suite à la publication de ses résultats trimestriels que le planning de livraison était toujours en cours d’évaluation, tout comme l’impact des difficultés rencontrées sur la boîte de transmission.