L’Office national d’études et de recherches aérospatiales (ONERA) a publié le 13 avril dernier son plan stratégique scientifique, afin de « fixer un cap stimulant pour l’avenir ». Dans le domaine militaire, le travail de l’ONERA concernant quatre des cinq priorités stratégiques prévues par le Livre blanc (dissuasion, protection, connaissance et anticipation et intervention), l’organisation s’est penchée sur six axes d’efforts principaux.
En premier lieu, l’accroissement des performances des systèmes existants, et notamment des missiles, de la navigation sous-marine ou encore la modernisation des systèmes de combat et de mission, l’aide au pilotage par faible visibilité et l’autoprotection. Un effort particulier devrait également être réalisé sur les performances des réacteurs des avions de chasse, tout en réduisant les coûts du cycle de vie de ces moteurs.
Dans le domaine des missiles, l’enjeu principal « vise à la consolidation de la filière industrielle franco-britannique par le développement et la réalisation de technologies modulaires ». L’ONERA indique également travailler en étroite collaboration avec le missilier MBDA, dans le but de développer des « options technologiques », afin d’appréhender les changements qui devraient intervenir à l’horizon 2030. A ce titre, les travaux portent notamment sur les missiles hypersoniques, qui impliquent des problématiques liées à l’aérodynamique et à la propulsion, mais également à l’utilisation de matériaux spécifiques et surtout à la furtivité de ces systèmes, qui devront pénétrer des espaces de plus en plus protégés.
Le système de combat aérien du futur fait logiquement partie des priorités de l’ONERA pour la prochaine décennie, avec des études sur le développement d’un UCAV, en partenariat avec les industriels franco-britanniques. Les travaux porteront notamment sur la furtivité de la plateforme, son autonomie et la performance des moteurs, ainsi que sur les aspects de simulation.
L’ONERA travaille également sur les systèmes de détection, d’alerte et de surveillance de l’espace, notamment en développant avec Thales un démonstrateur de radar très longue portée pour la détection des départs de missiles balistiques. Le radar passif figure également dans la liste des axes de travail de l’ONERA, dans la lignée du premier vol d’un radar passif aéroporté en France effectué à l’automne dernier en partenariat avec l’armée de l’air.
Concernant le renseignement, l’ONERA fixe son objectif principal sur « la préparation des futurs systèmes de recueil et d’exploitation du ROIM, [du] traitement automatique de l’information massive et [de] l’intégration des futurs drones aériens de renseignement dans la chaîne de renseignement ». L’ONERA prévoit donc de se concentrer sur les technologies de détection, de reconnaissance, d’identification, sur les capteurs multifonctions, mais aussi sur les technologies de partage et d’analyse des données.
Enfin, les objectifs fixés par l’ONERA à l’horizon 2025 doivent « s’appuyer sur un socle de compétences de très haut niveau », dans le but « d’alimenter la réflexion », sur le long terme et au-delà des programmes en cours et des projets à venir.