Après une année faste en 2015 suite aux contrats signés avec l’Égypte et le Qatar (24 + 24 avions), les prises de commandes de Rafale ont légèrement baissé en 2016, avec la commande de 36 Rafale de l’Inde. Le carnet de commandes se monte à 110 avions au 31 décembre 2016, contre 83 au 31 décembre 2015. Le chiffres d’affaires Défense de 2016 se monte à 1,24 milliard d’euros, contre 1,67 milliard l’année précédente
Avec un seul Rafale destiné à la France en 2017, trois en 2018 puis deux années blanches avant de reprendre les livraisons en 2021 pour les 28 avions restant – comme prévu par la Loi de programmation militaire – Dassault Aviation place l’export de son avion de combat au centre de ses priorités. Les premiers avions de l’armée de l’air qatarie devraient être réceptionnés à partir de 2018, tandis que les livraisons pour l’Inde débuteront à la mi-2019. Premier client à l’export, l’Égypte possède déjà six avions sur les 24 de sa future flotte.
Concernant l’Inde, l’avionneur français, qui a signé un contrat prévoyant des offsets à hauteur de 50% du prix de l’avion, souhaite développer une véritable stratégie de partenariat dans le cadre de la co-entreprise avec Reliance, en accord avec le programme « Make in India », mais aussi « dans l’espoir d’avoir d’autre contrats et d’amortir la filière », a déclaré le PDG de Dassault Aviation Eric Trappier. Un appel à information a été lancé début février et concerne un projet d’acquisition de 57 chasseurs embarqués pour l’Indian Navy, une perspective pour laquelle Dassault « va se battre », en misant sur l’expérience et l’expertise acquises avec le contrat pour l’Indian Air Force : « les Indiens ont goûté au Rafale, ils vont s’habituer à en avoir ».
Sur le continent européen, Eric Trappier s’est une fois de plus indigné de la préférence américaine de certains pays au détriment des avions de combat européens – et à fortiori français. « L’Europe c’est la préférence américaine pour la Défense, c’est scandaleux », a-t-il ainsi martelé. S’il déplore le choix néerlandais d’acquérir des F-35 de Lockheed Martin, il place cependant ses espoirs dans les programmes d’acquisition belges et finlandais. Si la demande d’informations se fait toujours attendre en Belgique, la Finlande a quant à elle émis sa RfI (Request for information) au printemps dernier, pour un lancement officiel de l’appel d’offre en 2018. Eric Trappier s’est montré beaucoup plus optimiste au sujet de la Suisse, qui avait annulé par referendum le processus d’acquisition de Gripen en mai 2014. Un nouvel appel d’offres est attendu et le Rafale pourrait tenir le haut de la corde, si l’on en croit les déclarations du PDG de Dassault : « Je pense que la Suisse va se réorienter. Après avoir essayé d’acheter un petit avion, ils achèteront le petit avion de la gamme au-dessus, et ça s’appelle le Rafale ».
Enfin, sur des prospects plus lointains, Dassault Aviation indique que « ça progresse vers l’Est », notamment dans la zone Asie-Pacifique, sans qu’il n’ait été possible d’en savoir plus. La Malaisie ferait évidemment partie des cibles de l’avionneur français. Plus proche, mais toujours à l’Est de la France, l’avionneur vise le remplacement des Mirage 2000-9 des Émirats Arabes Unis, un prospect au long cours.
A l’Ouest en revanche, rien de nouveau. Au Canada, la procédure semble en « stand by », après avoir répondu à un appel à information cet été, Dassault Aviation indique « ne plus en avoir entendu parler », tout en étant « en embuscade, pour observer ».