Lors de la publication de ses résultats semestriels le 27 juillet, Airbus a annoncé une nouvelle réduction des cadences sur le programme A380. Ne parvenant pas à entretenir son carnet de commandes, l’avionneur a décidé de passer le rythme des livraisons à huit par an en 2019.
Airbus avait décidé en 2016 de ralentir les livraisons d’A380 à douze par an en 2018, contre 27 en 2015. Mais John Leahy, le directeur des ventes, avait déjà évoqué au début du mois de juin la possibilité de ralentir encore la production pour passer au-dessous de ce rythme d’un appareil par mois. Au 30 juin, 104 A380 restaient à produire (dont 47 pour Emirates). Six ont été livrés depuis le début de l’année – tous aux trois grandes compagnies du Golfe. Alors que les premiers appareils de seconde main arrivent sur le marché et pour tenter de relancer l’intérêt pour le Super Jumbo, un projet d’amélioration a été dévoilé au salon du Bourget, l’A380plus qui sera notamment doté de nouveaux winglets.
Airbus a également commenté ses autres programmes et mis en avant les difficultés que lui posaient les problèmes de ses motoristes, notamment Pratt & Whitney sur le programme A320neo. Bien que le motoriste nord-américain ait apporté des correctifs sur les PW1100G-JM, ils n’ont « pas encore donné entière satisfaction en conditions normales d’exploitation » et certaines compagnies continuent de pâtir d’une disponibilité réduite par rapport à ce qui était prévu (notamment en Inde). Par ailleurs, Tom Enders, le CEO du groupe, a précisé que Pratt & Whitney n’avait livré qu’un tiers des moteurs par rapport à ce qui était prévu pour le premier semestre, soit une quinzaine. Airbus maintient toutefois son objectif de livrer environ 200 A320neo en 2017, même s’il prévient qu’il sera « plus difficile à tenir compte tenu de ces problèmes de moteur ». Cinquante-neuf appareils ont été livrés depuis le début de l’année.
L’avionneur a également souligné que la montée en cadence sur le programme A350 se poursuivait et que l’objectif de dix livraisons par mois en 2018 tenait toujours. Si des problèmes persistent et continuent d’occasionner des retards – qui ont notamment poussé Qatar Airways à annuler quatre créneaux -, Airbus constate que « les perturbations résiduelles de la chaîne d’approvisionnement continuent de se résorber ».
Un point a également été effectué sur l’activité Airbus Helicopters. Le résultat opérationnel a chuté de 35,4% en raison d’un mix défavorable des livraisons et d’une baisse de la demande en services liée à une utilisation moindre de la flotte en général et à l’interdiction de vol sur le H225 en particulier. Cette interdiction a été levée en juillet mais s’accompagne de mesures de sécurité renforcée, notamment une multiplication des inspections préventives.
Le groupe Airbus a enregistré un chiffre d’affaires stable au premier semestre par rapport à l’année dernière, à 28,7 milliards d’euros. Le bénéfice net a en revanche accusé une baisse de 15% à 1,5 milliard d’euros.