L’Assemblée nationale du Québec a adopté la semaine dernière à l’unanimité une motion exhortant le gouvernement fédéral de s’engager dans un processus d’approvisionnement ouvert pour octroyer le contrat d’aéronefs multimissions canadiens (CMMA), une décision logiquement saluée par Bombardier qui compte bien rester dans la course face au P-8A Poseidon de Boeing.
« La solution de Bombardier, fabriquée au Canada, est basée sur l’avion d’affaires Global 6500 qui a fait ses preuves et est fiable. Cette solution fait appel à une immense chaîne d’approvisionnement canadienne incluant plus de 40 fournisseurs du riche écosystème aéronautique québécois. De plus, permettre à Bombardier et ses partenaires de présenter une offre dans le cadre du projet AMC mettra en vitrine à l’échelle mondiale l’expertise et l’innovation en matière de défense du Canada » a ainsi voulu rappeler d’Éric Martel, le PDG de l’avionneur canadien.
Le Canada avait annoncé en mars vouloir acquérir des P-8A dans le cadre du programme CMMA qui vise à remplacer les 14 CP-140 Aurora (variante du P-3 Orion) de l’Aviation royale canadienne (ARC). Mais Bombardier Défense et General Dynamics Mission Systems-Canada s’étaient ensuite pour proposer un appareil alternatif basé sur la plateforme Global 6500.
Depuis, les choses se sont rapidement accélérées pour la proposition de Boeing avec le département d’État des États-Unis qui avait donné son accord pour la vente potentielle de 16 P-8A Poseidon au Canada à la fin du mois de juin. Début octobre, GE Aerospace et StandardAero se sont pour leur part associés pour le soutien des CFM56-7B qui devront potentiellement les motoriser.
« Nous sommes impatients de présenter avec fierté notre offre, et nous demandons à obtenir plus de clarté quant au délai d’exécution d’un appel d’offres effectué dans le cadre d’un processus gouvernemental équitable et légal » a avertit d’Éric Martel. Le PDG de Bombardier s’est maintes fois montré inquiet face au silence du gouvernement Trudeau sur le sujet, craignant que le remplacement des CP-140 ne soit effectué par un contrat de gré à gré, c’est à dire sans aucun appel d’offres.
Les derniers CP-140 de l’ARC doivent être retirés du service en 2030.