Le groupe Safran a une nouvelle fois annoncé des résultats record à l’occasion de la publication du bilan de son exercice 2015 le 25 février à Paris. Tous les voyants sont au vert, notamment grâce à la montée en cadences de l’aviation commerciale, elle-même portée par l’inexorable croissance du transport aérien mondial. « Nous avons atteint tous nos objectifs en 2015 » s’est réjoui Philippe Petitcolin, le Directeur Général de Safran.
Le groupe aéronautique français affiche ainsi un résultat opérationnel courant ajusté de 2,432 milliards d’euros (+16,4%) avec une marge opérationnelle courante qui progresse de 0,4 point à 14,0% des ventes. Le résultat opérationnel ajusté a été cependant particulièrement impacté par une provision de charges de 654 millions d’euros liée au programme Silvercrest.
L’amélioration de la profitabilité du groupe Safran s’est une nouvelle fois confirmée l’année dernière grâce à la forte croissance des services, notamment pour les moteurs civils, et qui représentent 53% du chiffre d’affaires de l’activité propulsion et entre 29 et 30% pour les équipements. Le résultat net ajusté (part du groupe) progresse de 18,8% à 1,482 milliard d’euros.
Autre signe de la très bonne santé de Safran, son chiffre d’affaires ajusté a fait un bond de 13,4% en 2015 pour atteindre les 17,414 milliards d’euros, fortement lié, il est vrai, à l’impact favorable de la parité euro/dollar. Le chiffre d’affaires progresse de 3,9% en organique.
Excellente santé des activités propulsion et équipements
Le ramp-up du LEAP est aujourd’hui en cours, alors que le premier A320neo motorisé par CFM International doit être livré dans les tout prochains mois. Le successeur de la famille CFM56 a enregistré 1399 commandes et intentions d’achats en 2015, portant le backlog des différentes variantes du LEAP à plus de 10 000 réacteurs restant à livrer.
Le CFM56 de son côté continue à creuser l’écart avec son concurrent V2500 d’IAE avec pratiquement 75% de part de marché ces dernières années. La coentreprise de Snecma et General Electric a enregistré des commandes pour 736 nouveaux CFM56 l’année dernière. « Nous ne sommes pas sur la fin du CFM56 » a indiqué le Directeur Général de Safran qui a également rappelé le niveau record de la production l’année dernière (1612).
Le support des réacteurs affiche une progression de 18,9% en base dollar avec l’augmentation du nombre de visites en atelier de CFM56 récents ainsi qu’avec une petite hausse du prix des rechanges. Cette croissance devrait se poursuivre cette année avec une hausse de l’ordre de 7 à 9% en dollars.
Philippe Petitcolin a également souligné la très bonne tendance constatée au niveau des équipements (atterrisseurs, câblage, nacelles, inverseurs et système de transmission de puissance), porté par les cadences en hausse sur les gros-porteurs de nouvelle génération 787 et A350 ainsi que pour la famille A320. Il a notamment cité l’exemple des freins carbone dont l’activité va nécessiter l’utilisation de 100 tonnes supplémentaires de carbone pour répondre à la demande.
Aujourd’hui, les différents équipementiers mondiaux utilisent pratiquement 2000 tonnes du matériau chaque année à cette fin, dont plus de 1000 tonnes pour Messier-Bugatti-Dowty. Safran va ainsi accroître la production au niveau de ses sites de Villeurbanne, Walton (USA) ainsi qu’avec sa nouvelle implantation de Sendayan (Malaisie).
Des résultats encore meilleurs sont attendus en 2016
Les perspectives du groupe Safran s’annoncent encore meilleures pour cette année avec un chiffre d’affaires ajusté qui devrait progresser avec le même ordre de grandeur qu’en 2015 (entre 2 et 4%) et avec une augmentation attendue du résultat opérationnel courant ajusté d’environ 5%. La marge d’opérationnelle devrait également dépasser les 14% du CA.
Enfin, Philippe Petitcolin est revenu sur le haut niveau des recrutements du groupe pour soutenir la croissance de ses activités. En seulement trois ans, Safran a en effet effectué 24 000 recrutements, dont près de 10 000 en France (4020 pour la seule année 2015). Chaque année, le groupe voit ses effectifs augmenter de plus d’un millier de salariés. « C’est une situation exceptionnelle en France » a-t-il annoncé, ajoutant que « ça n’allait pas s’arrêter ». Le groupe aéronautique emploi aujourd’hui plus de 70 000 personnes à travers le monde.