L’environnement économique et politique dans lequel Air Austral a évolué ne l’a pas aidée. La compagnie réunionnaise a publié ses premières pertes opérationnelles en cinq ans, avec un déficit de 2,7 millions d’euros. Le résultat net est plus aussi négatif de 4,5 millions d’euros.
Pourtant, la compagnie a réussi à maintenir une activité solide sur l’exercice 2018-2019 (clôturé le 31 mars 2019). Le chiffre d’affaires est en hausse de 5% à 394,4 millions d’euros, l’offre a augmenté moins rapidement que le trafic (respectivement +3% et +4%, améliorant le coefficient de remplissage d’un point) et le nombre de passagers transportés comme les volumes de fret sont en hausse.
Cependant, les charges d’exploitation ont augmenté plus rapidement que le reste (+8% à 397 millions d’euros). Elles ont notamment été portées par la hausse du prix du carburant sur un semestre, qui a alourdi la facture de 14,4 millions d’euros. La force du dollar a également provoqué une hausse des coûts de maintenance, alors que la compagnie a dû immobiliser sa flotte de 787 pour lui faire subir les inspections imposées par Rolls-Royce et recourir à de l’affrètement pour pallier leur absence (ce qui a un coût à la fois financier et en termes d’image).
Enfin, la crise des gilets jaunes, particulièrement virulente à La Réunion dans les premières semaines, a refroidi les projets de voyage des passagers. Avec une baisse des réservations pendant la crise et un effet qui s’est prolongé par la suite, la recette unitaire s’est tassée.